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Plus d'infos : www.vetagro-sup.fr/
Emmanuelle Soubeyran dirige VetAgro Sup, l'école nationale vétérinaire de Lyon située à Marcy l'Étoile, avec l'ambition de former des professionnels capables de prévenir de futures épidémies. Pour y parvenir, elle prône les échanges entre vétérinaires, médecins et agronomes.
À Lyon, VetAgro Sup c'est l'école où l'on soigne les animaux...
Emmanuelle Soubeyran : C'est une activité très importante dans le parcours pédagogique des étudiants de l'École nationale vétérinaire. Nous accueillons 15 000 chiens et chats par an, 1 500 chevaux et nous intervenons aussi en zone agricole. VetAgro Sup forme également des ingénieurs agronomes et des inspecteurs de santé publique vétérinaire. Nous sommes répartis sur deux sites, Clermont-Ferrand et Marcy l'Étoile. Nous avons une spécificité: l'École nationale vétérinaire de Lyon, fondée en 1761, a été la première au monde ; Claude Bourgelat avait déjà senti l'importance des liens entre santé humaine et animale, en posant les bases de ce que l'on appelle désormais «one health» («une seule santé»).
Comment le prenez-vous en compte aujourd'hui?
Le principe en est simple: de nombreuses maladies humaines, comme la rage, la tuberculose, le Covid sont d'origines animales; alors que l'environnement est un réservoir de maladies infectieuses. Leur traitement doit donc se faire de façon globale, interdisciplinaire et à l'échelle internationale. Notre projet d'établissement est de former des professionnels dont l'expertise dépasse leur spécialité. Un agronome aura des connaissances sanitaires, un vétérinaire sera sensibilisé à la santé humaine, en développant l'habitude de travailler ensemble. C'est ainsi que l'on pourra aller vers la prévention de futures pandémies, en améliorant la surveillance des pathogènes.
Nous participons également à l'élaboration du tronc commun des hauts fonctionnaires dans le cadre de la réforme de l'ENA, sur le thème de la prise en compte de la science dans l'action publique. L'occasion de les sensibiliser à ces problématiques et de donner des exemples concrets.
Vous intervenez localement ?
Oui, nous avons de nombreux partenariats avec des acteurs locaux publics ou privés. Nous sommes membres fondateurs du Hub en santé publique vétérinaire. Nous conduisons des études sur les tiques, vecteurs de la maladie de Lyme, dans des parcs de la métropole et travaillons avec le zoo du parc de la Tête d'Or sur le bien-être animal. Nos enseignants et étudiants vont aussi, avec l'association du Dispensaire vétérinaire étudiant, à la rencontre de SDF en foyers pour s'occuper de leurs animaux; ce qui permet d'entrer en communication avec eux et de parler de leurs propres problèmes.
Pourquoi devient-on vétérinaire?
Pour ma part, j'étais très attirée par la nature, la vie de la faune sauvage et par la biologie. C'est avant tout un métier passion, avec des formes très variées: la plupart des vétos exercent auprès d'animaux domestiques, ou d'élevage; certains s'orientent vers des postes de chercheurs, dans l'industrie pharmaceutique ou agro-alimentaire. Et puis, d'autres comme moi, travaillent dans le domaine de la santé publique vétérinaire, au sein du ministère de l'Agriculture, où l'on gère de grandes épidémies animales comme la grippe aviaire, la fièvre catarrhale ovine et les questions du bien-être animal, de la sécurité sanitaire des aliments...