De nouvelles naissances au Parc zoologique de Lyon !
Fin 2022 et courant avril 2023, plusieurs nouveau-nés ont vu le jour au sein du Parc zoologique de Lyon ! Parmi ces naissances, la Ville de Lyon compte un grand hapalémur, une espèce en danger critique d'extinction, ainsi que trois binturongs, classés comme vulnérables. Ces naissances rappellent le rôle crucial du parc dans la protection de ces espèces et la préservation de la biodiversité.
Naissance d’un grand hapalémur : un couple reproducteur à succès
Le grand hapalémur (Prolemur simus) est une espèce de lémurien vivant à Madagascar. Au Parc zoologique de Lyon, un bébé a vu le jour après 150 jours environ dans le ventre de sa mère. Il s’agit du 5e petit de Hajao et Saho, ses parents, qui forment un couple depuis 2015 à Lyon. Hajao, la femelle âgée de 10 ans, née au Zoo du Muséum de Besançon et le mâle Saho, âgé de 13 ans, né au Parc zoologique de Paris, ont déjà donné naissance à quatre autres petits. Trois d’entre eux ont déjà été transférés dans d’autres parcs zoologiques pour former des couples reproducteurs. Ces transferts ont lieu dans le cadre du programme européen pour l’espèce menacée du grand hapalémur, coordonné par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums). Prochainement, ce 5e petit sera examiné par la vétérinaire, qui déterminera notamment son sexe. Les soigneurs animaliers doivent encore se concerter pour choisir le prénom du nouveau-né. Depuis sa naissance, le petit de Hajao peut être aperçu dans l’enclos, bien collé contre son ventre, en présence de son père et de sa soeur. Une naissance exceptionnelle pour le programme européen de protection de cette espèce, qui n’a vu naitre que 3 petits en 2022 et qui compte aujourd’hui seulement 30 individus dans 7 institutions zoologiques européennes.
Premières sorties des trois jeunes binturongs nés fin 2022
Le binturong, une espèce insolite entre le chat et l’ours. En octobre dernier, la quatrième portée du couple a vu le jour dans un nid installé dans le bâtiment intérieur de l’espèce, après une gestation courte d’à peine 3 mois. Boka, le mâle âgé de 10 ans et Dacca, la femelle âgée de 6 ans, se sont rencontrés au Parc zoologique de Lyon lors de l’arrivée de la femelle en 2017. Les derniers nés, deux femelles et un mâle, ont commencé à sortir de leur nid et explorer leur environnement, aux alentours de 2 mois d’âge, dans un espace intérieur aménagé en raison de l’hiver. Depuis leur sortie le 4 avril 2023, ils sortent presque tous les jours avec leurs parents, et commencent à partager leur enclos avec le groupe de loutres. Lors de visite, ils peuvent être aperçus à la cime des arbres, en levant bien la tête !
DES ESPÈCES MENACéES
Les causes de la disparition du grand hapalémur sont multiples : extension urbaine, culture sur brulis, abattage illégal des forêts, extraction de minerais ou encore chasse et changement climatique... Cette espèce, qui se nourrit de très grandes quantités de bambous, est donc dépendante de milieux spécifiques qui la rendent peu adaptable aux changements. En 2007, la population dans le milieu naturel était estimée à moins de 100 animaux avec des groupes très fragmentés. De nombreux efforts de conservation, notamment menés par l’association Helpsimus, largement soutenue par la communauté des parcs zoologiques, ont permis de faire croître ces populations jusqu’à un total d’environ 1 500 individus en 2020. Bien que cette croissance se poursuive encore actuellement, un déclin de 50 % de l’aire de répartition du grand hapalémur est attendu entre 2000 et 2080 liée au changement climatique seul, ce qui représente un écueil majeur dans la protection de cette espèce.
Le binturong fait l’objet d’un programme européen de protection au sein de l’EAZA. Aujourd’hui, l’espèce approche de l’extinction dans plusieurs zones de son aire de répartition originelle (au Vietnam par exemple), principalement à cause de la déforestation et du braconnage. La viande de ces animaux est assez prisée en Chine ou au Vietnam et ces animaux sont également vendus comme animaux de compagnie ou exposés dans des foires. Le Parc zoologique de Lyon soutient depuis plusieurs années, notamment à travers le fond de conservation de l’AFdPZ (Association Française des Parcs zoologiques), les activités de recherche sur cette espèce peu connue dans le milieu naturel, menées par l’association française AB Conservation sur l’île de Palawan aux Philippines.