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Spectacle
Inauguration du théâtre le Ciel
Le Ciel - scène européenne pour l’enfance et la jeunesse est un nouveau théâtre dans le 8e arrondissement de Lyon, subventionné par la Ville de Lyon, la DRAC et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Nommés en novembre 2022, Amélia Boyet et Matthieu Loos, co-directrice et co-directeur, défendent une programmation pluridisciplinaire, adressée à tous les âges, de la petite enfance à l’adolescence.
A partir de septembre 2023, le Ciel ouvrira sa première saison… Rencontre !
Amélia : C’est vraiment un cheminement et chaque étape a été essentielle. Tout est parti de ma pratique amateur en danse contemporaine et cela a guidé tout mon parcours que j’ai toujours pensé pour les publics et avec les publics. Après une formation professionnalisante dans le domaine de la culture, j’ai occupé différents postes de relations avec les publics dans des structures de la métropole (Toboggan, Théâtre Nouvelle Génération/CDN de Lyon, Maison de la Danse, Théâtre de La Croix-Rousse…), ce qui m’a également permis de construire un réseau professionnel solide. Pendant une période de 7 ans, j’ai rejoint Matthieu au sein de sa compagnie pour piloter d’importants projets européens tout en travaillant au sein de Scène d’enfance - ASSITEJ France, l’association nationale des professionnels du spectacle vivant jeune public. Le projet du Ciel me permet de rassembler cette dimension européenne et l’adresse à l’enfance et la jeunesse.
Matthieu : De mon côté, j'ai fait des études scientifiques ! Pendant que j’étudiais la physique en Alsace, j’ai découvert le théâtre dont je suis devenu fou… et j'ai débuté ma carrière en exerçant donc deux professions en même temps : ingénieur et comédien. En 2006, j’ai choisi de "n’être qu’artiste". En arrivant à Lyon, j’ai fondé une troupe d’improvisation avec quelques complices. On a notamment été accueillis au TNG / CDN de Lyon, où j’ai rencontré Amélia. Pour porter mes projets (j’écris de la poésie, du théâtre, je fais de la recherche), j’ai créé ma compagnie : Combats Absurdes. Amélia m’y a rejoint et on a piloté ensemble quelques projets européens. Depuis 2012, je crée donc mes spectacles avec Combats Absurdes, et collabore aussi avec d’autres compagnies (Amadeus Rocket, Ostinato, Inédit Théâtre), en plus de jouer un peu pour le cinéma. La perspective de porter nos projets européens au sein d’un lieu culturel nous a toujours excités avec Amélia. Le Ciel en est la concrétisation.
Amélia : Le Ciel est une scène pour l’enfance et la jeunesse. C’est un lieu familial et intergénérationnel ! On souhaite qu’une venue au Ciel puisse être une pleine expérience pour toute la famille, que chacune la vive à son échelle sans que personne ne soit réduit à la fonction d’accompagnateur.
Matthieu : Et puis c’est une scène européenne ! C’est donc un théâtre où l’on peut venir assister à un spectacle espagnol et croiser des artistes d’Europe centrale en résidence à Lyon. Un lieu d’Europe à Lyon, pas à Bruxelles ni à Strasbourg... à Lyon, dans le quartier des États-Unis : un lieu pour vivre l’Europe aux États-Unis !
Amélia : Les trois quarts de notre programmation sont des compagnies européennes, mais on assure aux spectateurs et spectatrices que TOUS les spectacles sont accessibles à un public francophone, même si d’autres langues sont présentes.
Amélia : Notre programmation artistique est pluridisciplinaire et convoque tous les arts de la scène : théâtre, danse, marionnette, musique, arts numériques, cirque... tout en portant une attention toute particulière aux esthétiques contemporaines et aux écritures. Elle s’adresse à tous les âges dès la petite enfance, prenant en considération tous les temps de vie des enfants et des jeunes - scolaires, périscolaires et en famille.
Matthieu : Nous proposons aux enfants, aux jeunes et aux familles une programmation qui refuse les formes édulcorées, infantilisantes et les discours moralisateurs. Les spectacles abordent des sujets qui interpellent autant les enfants que les adultes, qui nous questionnent, nous révoltent. Les thèmes (amour, famille, guerre, migration, identité(s), différence...) y sont toujours traités avec poésie, humour ou décalage.
Amélia : Nous pensons notre théâtre comme une porte ouverte sur le monde, une opportunité de semer des germes d’espoir, de résistance, de tolérance. Nous souhaitons que les œuvres proposées parlent du monde, que notre programmation artistique et culturelle soit le miroir d’une société en mouvement, soucieuse d’égalité et de démocratie. Et puisque nous rêvons d’une société humaine riche et inclusive, notre programmation accorde une attention toute particulière à la représentativité de toutes les formes de diversités et à la parité.
Matthieu : Nous avons pensé une politique d’éducation artistique et culturelle exigeante et ambitieuse. Avec la complicité des artistes, nous avons conçu ces projets en même temps que la construction de notre saison artistique pour permettre une réelle porosité entre création et médiation.
Amélia : Chaque projet repose sur la rencontre avec l’œuvre artistique, avec ses créateurs et créatrices. Cette rencontre nourrit les imaginaires, développe l’esprit critique, affirme la force du rêve tout en étant une source sensible et esthétique d’émancipation. Des temps de pratique permettent aux enfants et aux jeunes d’utiliser des techniques d’expression artistique tout en expérimentant le processus de création d’une œuvre. Des temps d’échange et de discussion invitent également les enfants et les jeunes à exprimer une émotion esthétique, un jugement critique, à mobiliser leurs savoirs et expériences au service de la compréhension d’une œuvre.
Matthieu : Le Ciel est résolument un lieu de création. Pour notre première saison, nous programmons 13 spectacles dont 4 créations et un chantier. Aussi, des compagnies sont accueillies en résidence (parfois en lien avec un spectacle accueilli, parfois non). On est aussi partenaire du TNG cette saison, puisqu’on accueille une de leurs créations hors-les-murs.
Amélia : Et puis nous sommes partenaires du Conservatoire à Rayonnement Régional de Lyon. Nous accueillons les élèves pour des périodes de travail, et associons une classe à la mise en voix d’un texte choisi par notre Comité de lecture enfance et jeunesse. Ce sera dans le cadre du 1er Juin des écritures théâtrales jeunesse.
Matthieu : Nous sommes également membres du Réseau Domino, et participons au fond de soutien pour la création Jeune Public en Auvergne-Rhône-Alpes. Et dès la saison 24/25, on aura même une compagnie complice ! Elle sera à nos côtés pendant 2 ans, pour créer un ou deux spectacles, et on l’accompagnera auprès des professionnels français et européens.
Amélia : Matthieu, je te laisse répondre ?
Matthieu : Ok ! Notre désir serait que je puisse écrire une pièce tous les deux ans, coproduite par le Ciel et ma compagnie Combats Absurdes, qui existe toujours de manière autonome. Mon envie serait d’écrire un texte, et de proposer ensuite à des artistes européens de collaborer pour créer le spectacle. Cette saison, je commence l’écriture du spectacle Nos Intelligences (en chantier), qui traite d’intelligence artificielle et de notre rapport au réel. C’est adressé aux adolescents à partir de 12 ans, et je travaille avec la complicité d'Arthur Fourcade. Un chantier d’exploration avec le public est prévu en février 2024, et on terminera ensuite le spectacle la saison d’après. On souhaite travailler à l’échelle européenne, avec des chercheur et chercheuses (de vieux amis de mon passé scientifique !), et des artistes. C’est important qu’on en profite pour faire découvrir le travail de compositeur et compositrices, de scénographes, de metteur et metteuses en scène européens.
Amélia : La plupart de nos projets vont se déployer sur le 8e arrondissement. Nous souhaitons vivement un ancrage territorial fort pour le Ciel dans le quartier des Etats-Unis. Et c’est déjà le cas ! Nous avons mené un premier projet d’action culturelle au mois de mars 2023 avec deux classes de l’école Louis Pergaud (qui se situe juste en face du théâtre) et un EHPAD du 8e arrondissement. Pendant trois semaines, des résidences d’artistes ont eu lieu dans ces établissements. Plus de 150 habitants et habitantes du 8e arrondissement étaient réunis au Ciel pour la restitution de ce projet qui a pris la forme d’un bal participatif mené par des enfants.
Matthieu : Désireux de favoriser la participation de chacun et chacune à la vie culturelle et l’émancipation de toutes et tous, nous menons cette saison deux importants projets participatifs. Avec comme point de départ la rencontre des citoyennes et citoyens du quartier, ces projets investissent différents espaces du territoire et donnent lieu à des restitutions participatives. Ces projets sont co-construits avec des partenaires locaux de l’éducation, de l’insertion, du médico-social et de l’éducation populaire. Il y aura le projet Le Ciel en commun avec la compagnie Arcosm / Thomas Guerry et Permis de construire avec le Collectif X / Arthur Fourcade.
Amélia : Il y aura aussi la Team du Ciel, un groupe d’adolescentes et adolescents du quartier que nous allons accompagner pendants plusieurs saisons. Ces jeunes vont vivre des moments privilégiés avec l’équipe du Ciel et les artistes programmés. Ils et elles assisteront également à plusieurs spectacles du Ciel mais aussi ateliers de pratique artistique, temps de répétitions, ateliers de critique, repas partagés avec des artistes,... En s’appuyant sur les différentes expériences de ce parcours, ils et elles prendront finalement part à la programmation du Ciel.
Matthieu : Le 17 juin bien sûr ! Qui sera l’inauguration du Ciel. Nous l’avons vraiment pensé comme une journée conviviale et familiale avec une programmation dans le théâtre (avec la spectacle Hai, la pêcheuse de rêves de la compagnie espagnole Giramagic) mais aussi en extérieur, à Ciel ouvert, avec le spectacle de cirque Pulse.
Amélia : Il y aura aussi des ateliers magie et sérigraphie, des jeux en bois et des food trucks. L’équipe du théâtre animera un jeu de pistes dans les différents espaces du théâtre pour permettre aux enfants de découvrir certains spectacles de la saison prochaine. Après avoir inauguré la fresque du théâtre réalisé par Tank & Popek, place à la fête pour finir la journée avec un DJ set !
Matthieu : Nous retrouverons ensuite le public en septembre où nous accueillerons deux spectacles dans le cadre de la Biennale de la danse.
Amélia : Déjà on aime ce nom parce qu’il est apparu naturellement. On discutait et puis le nom a émergé à deux voix !
Matthieu : Oui, on avait pensé à utiliser le 8 de notre arrondissement en le couchant, pour former le signe infini… et puis en pensant à l’infini, on a pensé au ciel. On s’est dit que c’était un joli nom pour un lieu dédié à l’enfance et à la jeunesse. Poétique, évocateur, simple à retenir même pour un jeune enfant… Je me souviens de mon fils aîné qui me demandait "ça commence où, le ciel ?"… maintenant je sais quoi lui répondre !
Amélia : Ici commence le Ciel !