Fabrik à Déclik : retour sur une expérience positive
Léa et David, deux participants de la 12e édition du festival des possibles "Fabrik à Déclik", ont accepté de partager leur expérience en répondant à nos questions. Regards croisés pour mieux comprendre ce dispositif dédié aux jeunes.
Quel est votre parcours jusqu’à ce jour ?
David : J'ai 27 ans et je suis musicien, plus précisément guitariste, je suis en train de complètement reconsidérer mes projets professionnels.
Léa : J'ai 20 ans et j'étais étudiante, j'ai arrêté mes études car ça ne me plaisait plus du tout. Du coup j’ai intégré un service civique auprès de l’association Osons Ici et Maintenant, qui organise le festival La Fabrik à Déclik. Leur programme s’appelle "100 % transition". L'association nous aide à nous réorienter pour l’année prochaine, aussi bien au niveau professionnel que personnel. Ils sont vraiment là pour nous accompagner.
Comment avez-vous connu le dispositif Fabrik à Déclik ?
Léa : Je connaissais le dispositif, participer aux 3 jours Fabrik à Déclik fait partie du programme de mon service civique.
David : C’est une amie qui m’a parlé de Fabrik à Déclik, ça lui avait permis d’avoir des "déclics". Pour moi ça a été la même chose.
Quelles ont été vos motivations pour participer à ce type d’ateliers ?
David : On était tous les deux dans l’atelier masculin / féminin*. Je ne l’ai pas vraiment choisi, car il n'y avait plus de places dans les autres ateliers. J'y suis allé un peu à reculons, mais finalement j’ai été agréablement surpris.
Léa : Alors que moi je l’ai choisi, mais je m’attendais justement à de gros stéréotypes en imaginant que les hommes et les femmes allaient débattre en partant dans tous les sens. Au final, je ne sais pas ce que tu en penses [Léa s’adressant à David], on a eu vraiment des activités de tous les genres, que ce soit uniquement entre femmes ou également avec les hommes… C’était trop bien !
David : Il y avait plein de types d’exercices, mais ça ne consistait jamais à faire du débat d’idées. C’était toujours des choses très axées sur le développement personnel, l'expression des émotions, des exercices corporels, avec une parole libre.
*"Parcours féminin et masculin : parcours ton autre" (conjuguer masculin et féminin)
Vous en ressortez comment de cet atelier précisément ?
Léa : Je pense que j'en ressors grandie. J'étais l’une des plus jeunes dans le groupe, et je me disais que je pouvais apprendre des choses de la part des plus âgés. Des activités m’ont beaucoup plus marquée que d’autres. Par exemple, on a dû faire face aux hommes et leur dire merci pour quelque chose, leur dire bravo pour quelque chose et leur dire pardon pour quelque chose. C’était particulier, mais ça m'a fait vraiment avancer. Cela interroge sur son propre rapport vis-à-vis du genre "opposé". Les hommes ont fait la même chose vis-à-vis des femmes.
David : Oui, les hommes se sont excusés également auprès des femmes de la même manière, mais c'était le plus étonnant à l’époque où l’on vit, paradoxalement avec le changement des mentalités sur le rapport entre masculin et féminin après "Me too".
Cela a permis de se poser des questions sur le consentement et de sortir des positions radicales et caricaturales.
Comment avez-vous vécu ces 3 jours d’échanges et de rencontres ?
Léa : Pour ma part cela a été vraiment crescendo. Chaque fin de matinée je me disais, on a avancé et vu tant de nouvelles choses. C'est vraiment bien de devoir se confronter à d’autres expériences et d’autres visions, et surtout d'essayer de se comprendre mutuellement.
David : Pour moi aussi, j’ai l’impression que ça m'a permis de comprendre certaines choses d'un point de vue émotionnel, même si je les avais comprises intellectuellement.
Dans ce type d'ateliers il y a énormément d’exercices axés sur la parole et sur les émotions, sans jugement. Cela permet d'aller vers sa propre fragilité et de créer des liens très particuliers entre participants, quelque chose de l’ordre de l’intimité. Une façon de mieux se connaître par le biais de ses propres émotions.
En cogitant tout seul dans son coin on peut se cacher beaucoup de choses. Tandis que lorsque l’on fait l'exercice jusqu'au bout et qu'on lâche prise ça fonctionne, même si cela peut paraître comme un rituel ridicule, bizarre, voir très perché. Cela m'a vraiment touché.
Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté pour avancer dans votre parcours d’orientation ou professionnel ?
David : C’est un peu frais, mais ma première impression est que c'est exaltant. Cette expérience me donne l'idée de contacter des associations pour imaginer une collaboration qui lierait soin et musique. Le fait d’avoir fait de nouvelles rencontres, d’avoir beaucoup parlé et échangé, je me suis rendu compte que je pouvais aider les gens à mon niveau.
Léa : C’est un peu compliqué de dire tout de suite ce que cela m’a apporté au niveau professionnel. Peut-être que ça sera une histoire de rencontre. Au niveau personnel c'est surtout ma vision de l’autre qui a évolué. On ne se connaissait pas il y a 3 jours, et cela m’a confortée dans l’idée que l’on peut créer des relations à partir de rien.
Grâce à la Fabrik à Déclik on peut faire des rencontres aussi bien professionnelles que personnelles et ça débloque de toute façon quelque chose. En tout cas, l'expérience est très sécurisante.
Fabrik à déclik
osons ici et maintenant
la ville de lyon soutient ce dispositif
Afin d'agir contre ce sentiment d’inutilité, d’impuissance des jeunesses, de défiance vis-à-vis des institutions, la Ville souhaite soutenir 3 leviers d’actions qu'a mis en place la Fabrik à Déclik :
- Accompagner les jeunesses pour donner l’envie et la motivation à s’engager pour le monde et la société, s’ouvrir aux autres, prendre le temps de réfléchir, à travers des ateliers et des rencontres pour provoquer des « décliks ».
- Permettre l’expérimentation car la jeunesse est le temps de l’expérimentation.
- Donner la possibilité aux jeunes de s’inspirer de leurs paires dans un climat de confiance, de façon collective.