Zoom sur le quartier de la place Chardonnet
À mi-chemin entre les Terreaux et le plateau de la Croix-Rousse, la place Chardonnet (1er) constitue une halte arborée sur les Pentes. Ce lieu précieux pour les habitants sera bientôt totalement piéton. Les travaux sont en cours.
Encadrée par des immeubles aux fenêtres hautes, signe d’anciens ateliers et logements canuts, cette place était auparavant un parking. Depuis 2020, à la faveur d’un projet de la Métropole, sa physionomie a commencé à changer. Dans ce cadre, de mai à octobre dernier, les habitants ont eu quartier libre pour expérimenter divers usages. Une réussite !
« Ici les logements n’ont pas d’extérieur, ce site est essentiel. Nous avons jardiné dans des bacs sur les conseils d’Yvan, habitant et jardinier ; créé un bac à compost et une boîte d’échanges ; joué au volley et au badminton ; organisé des pique-niques et des apéros ; fait des projections en plein air avec CinéMioches ; mis à disposition des jeux et jouets… C’était très chouette et joyeux ! », décrit Noémie, membre du collectif d’habitants les Avants-Gardenistes, instigateur de ces actions, bientôt organisé en association pour mettre en oeuvre des événements plus formels. Autant d’activités qui ont bien fonctionné et réuni toutes les générations.
Pour les rejoindre : placechardonnet@gmail.com.
Galerie Le Réverbère
Parmi les fidèles du quartier : Catherine Dérioz et Jacques Damez. En 1981, le couple a ouvert la galerie Le Réverbère consacrée à la photographie contemporaine, rue Neuve, dans le 2e. En 1987, il l’a déménagée rue Burdeau. « Notre premier local était devenu trop petit et le loyer trop cher », raconte Catherine. « Ici, le quartier était malfamé à l’époque, mais nous n’étions pas inquiets. Le lieu était super. »
Le Réverbère est la plus ancienne galerie photo de France. « Si la photo reste un domaine inconnu pour la plupart des gens, c’était pire il y a quarante ans. Pour promouvoir leur art, des photographes, comme moi, ont donc monté des galeries », précise Jacques. Il a embarqué Catherine dans l’aventure, alors néophyte en la matière.
Dans leur fonds permanent, une vingtaine de photographes. Dont l’Américain William Klein, l’une des dix stars mondiales de la discipline, qui leur a accordé sa confiance voilà 30 ans. Une gageure pour des Lyonnais. Pour célébrer les 40 ans de la galerie et rendre hommage à cet artiste de 94 ans, ils lui consacrent l’exposition Klein + l’Atelier. Une centaine d’oeuvres, dont un tiers d’inédites, sont présentées jusqu’au 30 juillet. Rappelons qu’une galerie d’art est ouverte à toutes et tous, gratuitement, sans obligation d’achat. Reste à pousser la porte.
38 rue Burdeau / 04 72 00 06 72 / galerielereverbere.com
Trois scènes sur place
Volonté ? Hasard ? Plutôt, une coïncidence. Trois lieux d’art vivant ont choisi de diffuser la culture depuis la place Chardonnet. Côté théâtre, les Clochards célestes, “scène de nouvelles créations” et jeunes compagnies, a ouvert en 1986 ; le Nombril du monde, café-théâtre, y déclenche les rires depuis plus de 30 ans. Côté musique, le club de jazz la Clef de voûte a commencé à faire swinguer les Pentes en 2004. Pour s’y rendre, monter à pied. C’est le meilleur moyen de découvrir un patrimoine typiquement lyonnais.
clochardscelestes.com / lenombrildumonde.com / laclefdevoute.fr
iNTERVIEW
Qu’y chante-t-on ?
Notre répertoire est composé de chansons étrangères, traditionnelles, françaises et de swing. Nous choisissons les morceaux ensemble. Mon challenge : réussir à préserver l’enthousiasme et la qualité car c’est la signature de La Chorue.
Il faut passer une audition. C’est possible à n’importe quel moment de l’année. Minimum requis : avoir impérativement des compétences rythmiques. Pour chanter, à partir du moment où on a le rythme tout le reste vient.