Ecole de la 2e chance : pour retrouver un chemin

Le nouveau bâtiment se trouve au fond de l’impasse des Chalets (7e) sur l’ancienne emprise des Ateliers du Faubourg. Un espace de 1 400 m2 aux volumes généreux baigné de lumière naturelle qui traverse fenêtres et bureaux vitrés. Un cadre agréable et surtout, « adapté à notre pédagogie, ce qui n’était pas du tout le cas dans nos anciens locaux », signale d’emblée Pascale Bouysset, directrice de cette école pas comme les autres. Car ici on accompagne des jeunes de 16 à 25 ans (et parfois 30) qui se sont égarés sur le chemin de la scolarité « classique ». C’est d’ailleurs dans sa volonté de favoriser l’insertion et l’emploi des jeunes et pour leur offrir des perspectives durables que la Ville de Lyon a contribué à hauteur d’1 million d’euros au financement de ce déménagement. Elle subventionne également le budget de fonctionnement de l’Ecole de la 2e chance aux côtés de la Métropole de Lyon, la Région Auvergne Rhône-Alpes et l’Etat.

« C’est un poids en moins »

90 jeunes suivent actuellement le parcours. Comme Raphaël, 19 ans : « Je suis arrivé ici mi-octobre. Je l’ai trouvé en me renseignant par internet sur les formations sans bac. J’ai arrêté mes études en 1re professionnelle de métallurgie où j’étais arrivé par défaut. Avec l’Ecole, je découvre de nouveaux secteurs d’activité. J’aime beaucoup l’automobile et j’ai fait un stage en carrosserie. C’est ce métier qui m’intéresse. J’ai fait un stage d’un mois à temps complet, ça a marché, je commence en apprentissage en septembre. Ca faisait longtemps que je cherchais ce que je voulais faire, j’étais un peu perdu et du coup c’est un poids en moins. »
Le stage en entreprise est l’une des bottes secrètes de l’établissement pour que les jeunes trouvent une voie, leur voie. 
« Ils en font beaucoup pour découvrir les métiers. Après avoir déterminé leur profil, leurs compétences, leurs contraintes sociales…, nous établissons un parcours et une feuille de route. C’est totalement individualisé au niveau du contenu et de la forme. Deux objectifs sont poursuivis : l’acquisition de connaissances et le métier avec un plan A, un plan B et un plan C », précise la directrice. 

Reprendre confiance

Ici aucun cours de français, de maths ou autre. L’acquisition de connaissances passe par des ateliers cuisine, jardinage, couture, vidéo ou encore la réalisation d’une gazette… « Pour créer un journal, on doit s’informer en premier lieu, se servir de l’informatique pour faire des recherches, écrire, faire la mise en page. En cuisine, on pèse, on mélange différents ingrédients donc c’est aussi de la physique-chimie ; en couture, on mesure... Pour le jardin, nous leur avons demandé de fabriquer des bacs suspendus à base de palettes. Tout peut être utilisé pour apprendre des choses de soi et des choses dont on a besoin », martèle la directrice. Avec, en filigrane, la volonté que les stagiaires reprennent confiance en eux et « deviennent apprenants. Nous ne mettons pas de notes, nous mettons en avant ce que chacun et chacune sait faire, nous valorisons les compétences. »

61 % de sorties positives en 2021 

Comme Raphaël, Asma, âgée de 21 ans, a intégré l'Ecole en octobre. « Je n’avais pas encore trouvé ce qui me plaisait vraiment. On m’a parlé de l’École de la 2e chance, je suis venue. Maintenant j’ai trouvé. J’ai fait un stage en tant qu’auxiliaire de vie à domicile avec les personnes âgées. Ça m’a plu, le patron est content de moi, il veut me garder. »
En 2021, l’École de la 2e chance a enregistré 61 % de sorties positives dont 24 % de formations qualifiantes ou diplômantes, 15 % de contrats d’apprentissage, 10 % de contrat à durée déterminée de 2 à 6 mois, 5 % de contrats à durée indéterminée, 5 % de contrats de professionnalisation, 1 % de contrats aidés.

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