"Notre valeur, c'est le fair-play !"
22 Mai 2018
A quelques jours de la finale de la Ligue des Champions Féminine, rencontre avec Isabelle Bernard, fondatrice et présidente du club de supporters : OL Ang’Elles.
Quelle est la vocation des OL Ang’Elles ?
L’objectif de l’association est de soutenir l’OL Féminin. C’était la seule de ce type lorsque nous l’avons créée en 2011. L’idée est venue en discutant avec Jean-Michel Aulas lors d’un match contre Arsenal pour la Ligue des Champions. Je lui ai dit : « Il faudrait quand même un club de supporters pour l’équipe féminine ». Il m’a répondu : « Tu n’as qu’à en créer un. Et pour le nom tu passes une annonce sur OL web. Tu auras des centaines de propositions… ».
Combien de supporters rassemblez-vous ? En majorité féminin ?
Nous sommes 230 actuellement. Le fait d’avoir déménagé de Gerland à Décines nous a fait perdre un peu de monde. Mais avec les bons résultats de l’équipe, nous accueillons toujours de nouveaux supporters. On a presque autant d’hommes que de femmes dans notre groupe.
Quelles sont les valeurs de votre groupe de supporters ?
Le foot féminin c’est tout petit, on n’a pas de star. Alors on essaie de proposer autre chose que le foot masculin. Pour nous la valeur essentielle c’est le fair-play. On applaudit toujours les deux équipes. La bonne humeur, l’interdiction des insultes, des chants offensants… Notre public est plus familial et transgénérationnel. Cette ambiance positive, on la ressent dans le stade. En même temps, comme le foot féminin grandit et se professionnalise, on a beaucoup d’encadrants et de supporters qui viennent du foot masculin. On espère que ça ne changera pas la donne et qu’ils adopteront notre état d’esprit.
Quelles relations entretenez-vous avec les joueuses ?
Excellentes. Même si on a plus de difficultés à les voir à l’entraînement qu’auparavant, on les suit sur tous les déplacements. On côtoie leur famille, comme la maman d’Elodie Thomis qui est adhérente chez nous. Chaque année, on désigne la joueuse de l’année, on essaye de garder le contact.
Quelle différence faites-vous entre le foot féminin et masculin ?
Sur un terrain, il y a 10% de temps de jeu en plus chez les filles. C’est moins puissant donc il y a plus de passes et moins de fautes. Je pense aussi qu’il y a moins de simulations… Autre différence : les joueuses ont encore conscience que c’est à elles de faire aimer leur sport. Le foot féminin est un sport émergent, rien n’est acquis. Enfin il faut noter qu’au foot féminin il y a une plus grande disparité entre les clubs.
Les OL Ang'Elles sont de tous les déplacements ?
Oui même si des fois c’est compliqué. Au Kazaksthan, c’était pas facile. Pour Kiev, il y a 23 personnes qui partent. Elles vont rejoindre 12 français qui habitent à Kiev et qui supportent l'OL Féminin !
Votre meilleur souvenir de l’OL Féminin ?
C’est un but de Lara Dickenmann, en champion’s league, à Londres. Une reprise de volée qui a filé tout droit dans les filets adverses. On va la retrouver en finale mais contre nous cette fois car elle joue à Wolfsburg ! J’ai un très bon souvenir de Munich aussi en 2012 avec 52 000 spectateurs… un stade plein pour la 1ère fois.
Votre pronostic pour jeudi ?
Ca va être serré. Je dirais quand même un but d’écart... en faveur de l’OL Féminin bien sûr !