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Retrouvez toute la programmation du Théâtre des Célestins.
Troisième volet d’une série de rencontres avec des acteurs du monde culturel confinés… et inspirés. Pierre-Yves Lenoir, directeur du Théâtre des Célestins, répond à nos questions et évoque la réouverture du théâtre au public, mi-décembre.
Si vous deviez définir l'année 2020 en trois mots…
Et bien les trois mots, ce serait la perte : du contact physique, du lien avec les autres et avec le public. Je pense que c’est une année qui se définit aussi par le questionnement, de nos actions, de nos manières d’agir... Et puis je l’espère, 2020, c’est la transition : une année de transition vers un monde qu’on espère tous meilleur.
Dans ce contexte d’urgence sanitaire, quel est le rôle de la culture selon vous ?
La culture, bien sûr, nous donne les clés pour comprendre et analyser le monde dans lequel on se trouve bien évidemment. J’aime bien aussi la formule de Robert Filliou : « L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art», qui indique que la rencontre avec l’art, avec la création nous permet de nous construire un imaginaire et d’être libre pour penser notre action et pour agir de façon créative dans la vie.
Au Théâtre des Célestins, quelles leçons avez-vous tiré du premier confinement ?
Le premier confinement a été pour nous tous, une sidération, une rupture totale avec ce qui nous réunit ici ; la création, l’accompagnement des artistes, l’accueil des équipes… Cette rupture a été très profonde et très déstabilisante, pour nous. Donc, au moment du second confinement, on s’est dit qu’il fallait absolument préserver le travail ensemble autour de la création et donc l’accueil des équipes sur les plateaux, qui répètent et qui se préparent à une réouverture possible avec le public.
Que va-t-il se passer sur la scène du Théâtre des Célestins en décembre ?
Le mois de décembre est une période très chargée pour les Célestins, on avait programmé quatre spectacles : un dans la Célestine, deux dans la Grande Salle à deux horaires différents et un en collaboration avec le Radiant. Bien évidemment, on va réduire un peu la voilure, parce que le couvre-feu complique les choses, même s’il y a horodatage [des billets de spectacle, ndr]. Donc on va avoir sans doute un spectacle dans la Grande Salle, avec Guillaume Gallienne, sociétaire de la Comédie Française, qui va interpréter un texte de Dario Fo « François, le saint jongleur », sur la figure de Saint François d’Assise, ce saint qui a dévoué sa vie aux autres, ce qui nous semble important dans cette période où les inégalités s’accroissent encore plus. A la Célestine, Nicolas Ramond, que les Lyonnais connaissent bien, mettra en scène « Ca marchera jamais », une comédie autour de la création.
Un conseil de lecture pour prendre une grande bouffée d’oxygène ?
Personnellement, il me semble adapté de regarder des westerns ou renouer avec les grands mythes fondateurs de l’Amérique. J’aime beaucoup le roman « Lonesome Dove » de Larry McMurtry qui conte l’histoire de deux cowboys retirés des affaires et qui se retrouvent pour aller convoyer un troupeau. C’est assez long - deux tomes – et plein d’humanité. C’est comme si ces deux personnes-là retrouvaient leur histoire, leur passé dans une forme de réconciliation avec la nature et ses dangers.
De quoi rêvez-vous pour 2021 ?
Je rêve d’une année de rassemblement et de possibles à nouveau. Que tous, nous puissions nous retrouver autour de la création et des artistes et qu’on puisse partager de manière festive l’art et la culture. C’est une émotion irremplaçable de se retrouver ensemble face à un spectacle et à des artistes.
► Podcast "En écoute", avec Ambre Kahan
À travers leur regard si singulier, les artistes en création partagent une lecture intime des pièces qu’ils mettent en scène. Dans ce premier épisode, Ambre Kahan nous invite à tenir debout dans l’univers de "Ivres".
► Reportage autour de "Ivres" de l’auteur russe Ivan Viripaev, mis en scène par Ambre Kahan, novembre 2020.
"En création" est une immersion totale, poignante et sensible, au cœur du travail de création par temps de crise sanitaire. Face caméra, les artistes délivrent une parole intime sur le processus de fabrication d'un spectacle.
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