Prison, au-delà des murs
A la fin du 18e siècle, la prison devient la première des peines en Europe jusqu’alors le plus souvent dévolues au bourreau. La détention apparaît moins inhumaine que l’exécution capitale ou les châtiments corporels fréquemment appliqués. Alliant isolement, contrainte des corps et soumission des esprits, la prison a alors pour mission de punir et d’exclure pour protéger la société. L’exposition s’attache à expliciter le paradoxe soulevé dès le siècle suivant : comment exclure tout en préparant le retour à la liberté ?
Après une introduction qui traite de la naissance de l’institution pénitentiaire en Europe, le visiteur découvre les règles régissant l’univers carcéral, les rapports de force qu’elles engendrent et leurs transgressions. Puis viennent les moyens déployés par les détenus pour survivre à l’enfermement par l’activité, la création, les liens avec l’extérieur.
Des trafics aux mutineries, de l’évasion au suicide, les différentes expressions de la révolte en prison sont ensuite mises en lumière.
Si l’enfermement est aujourd’hui une peine communément admise par l’opinion publique, ses alternatives visant à la réinsertion dans la société interrogent et ouvrent le débat au centre de l’exposition.
Théâtre optique - Nous vivons tous à l'étroit dans une chambre immense
En prolongement de l’exposition, dans un espace de 100 m2, le Théâtre Nouvelle Génération, Centre dramatique national de Lyon, a conçu avec le musée des Confluences un parcours immersif sous forme de théâtres optiques.
Les trois séquences, prenant la forme de trois chambres fictionnelles, ont été créées à partir d’œuvres théâtrales existantes ou inspirées d’ateliers conduits avec des détenus en 2019. Comme les différents actes d’une même représentation, elles dessinent un long couloir de l’entre-deux mondes. Au fil de la déambulation, le visiteur, muni d’un casque, traverse une expérience immersive depuis le quotidien de la vie en cellule jusqu’au face à face du parloir. À la lisière du réel et des imaginaires, dedans et dehors ne cessent de s'entremêler, déplaçant notre point de vue, interrogeant notre propre statut.
Conception et écriture Joris Mathieu, Nicolas Boudier et le collectif Haut et Court.
Une coproduction du musée des Confluences, du Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de Genève et du Deutsches Hygiene-Museum de Dresde.
Infos pratiques
Du 18/10/2019 au 26/07/2020
Information COVID-19.
Le Musée des Confluences rouvre à partir du 2 juin du mardi au vendredi de 11h à 19h, les samedi et dimanche de 10h à 19h. Jauge limitée.
Vérifiez bien les conditions d'accueil précisées sur le site du musée avant de vous y rendre (port du masque, réservations... peuvent être obligatoires).
De 0 à 9 euros