Wendie Renard : "Tout faire pour jouer à Lyon"

Sport

7 juin 2019

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L’emblématique capitaine de l’Olympique Lyonnais revient sur la nouvelle saison exceptionnelle de sa formation et sur ses ambitions - fortes - pour la Coupe du Monde. En habituée des titres, Wendie Renard n’a qu’un objectif : soulever le trophée dans le stade de Lyon le 7 juillet.

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Vous avez remporté 27 titres à 28 ans et vous avez inscrit votre 100e but avec l’OL lors de la « finale » du championnat contre le PSG. D’où vous vient cette soif de victoires ?
Wendie Renard
: Nous évoluons dans le meilleur club d’Europe, voire du monde, et l’on doit se remettre en question pour être à la hauteur de l’institution. Mais tout ce que l’on fait c’est avec bonheur et plaisir et c’est toujours une grande satisfaction de voir nos efforts récompensés. La joie que nous procurent les trophées, c’est magnifique. Ce qui est beau, c’est que l’OL garde toujours le même niveau de performance, quelles que soient les joueuses, quel que soit le staff… Chaque saison nous sommes l’équipe à battre et, chaque saison, les résultats sont là.

Et, chaque saison, la concurrence et de plus en plus rude et vous gagnez toujours à la fin…
La concurrence, c’est de bon augure pour le foot féminin. Après, nous voir gagner, ça devient logique, les gens savourent un peu moins. Quand on ne gagne pas, c’est presque une faute professionnelle ! Et, à 2-0 pour nous, on entend parler de fin de cycle ! Mais nous savons de quoi nous sommes capables quand nous sommes déterminées. On l’a démontré en jouant et en gagnant sur les trois tableaux une nouvelle fois. Tous les titres gagnés, nous sommes allés les chercher. On respecte le maillot. Je ne me lasse pas de gagner. Rien n’est jamais acquis même avec la bonne équipe, les bonnes structures ; si tu ne fais pas les bons efforts, tu tombes.

Vous mesurez le chemin accompli depuis que vous avez quitté la Martinique à 16 ans pour intégrer le centre de formation de l’OL ?
Ca forge de partir de son île aussi jeune, sans repères en Métropole. Il faut faire des choix pour remplir ses objectifs. Ce n’était pas rose tous les jours, mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille. J’ai toujours voulu réussir au plus haut niveau, jouer en équipe de France. Rien n’était écrit, mais le rêve c’était de réussir.

La nouvelle échéance, c’est la coupe du Monde avec l’équipe de France. Ça représente quoi pour vous ? Un accomplissement ?
L’équipe de France, jusqu’ici, c’est plus douloureux et l’on doit se servir du passé pour réussir à la maison. On a parfois manqué d’efficacité et de réussite : les deux se provoquent, on doit être plus « tueuses ». Je pense qu’avec la ferveur populaire on sera transcendées, on jouera plus à l’intuition, qui enlève les hésitations et les gestes de trop.

La finale et les demies, c’est à la maison. C’est une motivation supplémentaire ? Vous en parlez avec les autres sélectionnées de l’OL ?
Oui, tout se jouera juste ici, dans ce stade que l'on connaît. Avec l’appui des supporters à Lyon on se doit de tout faire pour parvenir à jouer. C’est mon rêve d’évoluer dans ce stade rempli et celui de toutes les Lyonnaises sélectionnées.

On peut aussi le voir comme un hommage rendu à l’OL. Lyon capitale du foot féminin ?
C’est un beau symbole pour le club et le président, effectivement, et c’est mérité. Jean-Michel Aulas est pour beaucoup dans le chemin parcouru par le foot féminin. Beaucoup d’étapes ont été franchies.

Comment abordez-vous la compétition et les phases éliminatoires ?
L’équipe connaît une bonne stabilité de l’effectif, les automatismes se créent et ça aide d’être setp Lyonnaises dans le groupe. Concernant le tableau, les groupes sont tous équilibrés. Dans le nôtre, nous allons rencontrer trois styles différents. La Corée du Sud, très bonne tactiquement, techniquement ; la Norvège, un autre style, et l’on sait qu’elles sont très performantes, même sans Ada (Hegerberg, la joueuse de l’OL, a stoppé sa carrière internationale), et le Nigeria, c’est encore autre chose. Même si tout le monde nous voit qualifiées, il faudra se concentrer sur notre jeu.

Cette compétition arrive en pleine période #metoo, et des évolutions notables sur la place des femmes dans la société. Est-ce que ça vous parle ? Vous pensez être des exemples pour des jeunes filles ?
On a vu l’engouement pour les garçons après leur titre de l’an dernier. Si victoire il y a, les choses progresseront pour le foot féminin. Mais les choses ont déjà beaucoup changé : on voit des petits garçons avec nos maillots sur le dos ! Autre évolution incroyable, les petites peuvent jouer dans des équipes féminines dès le plus jeune âge. Alors que moi j’ai commencé avec les garçons ; cela dit, c’est une bonne école, il faut s’imposer. Le foot c’est pour tout le monde. Il faut s’accepter mutuellement.

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