Lyon, terre des roses
27 mars 2021
De 1825 à la fin de la Première Guerre Mondiale, la Ville de Lyon devient progressivement un haut lieu de la production et de la création de nouvelles roses.
Plus de 3 000 variétés sont ainsi nées à Lyon et près d’une centaine ont conservé cette filiation dans leur appellation, comme les roses 'Belle Lyonnaise', 'Merveille de Lyon', 'Soyeuse de Lyon', ou 'Notre Dame de Fourvière'.
L’histoire d’amour entre Lyon et la rose débute grâce à une jeune femme passionnée, l’Impératrice Joséphine.
Au début du XIXe siècle, dans son château de Malmaison, elle s’adonne à la culture des végétaux parmi lesquels les roses. Très attachée à Lyon où elle a effectué plusieurs séjours, elle offre au jardin botanique de Lyon, situé sur les pentes de la Croix-Rousse, divers arbustes et plusieurs plantes rares extraits de son jardin particulier.
Les conditions naturelles locales, sol fertile et climat continental avec des hivers rigoureux et des étés chauds, se prêtent bien à la culture de cette fleur.
Le rattachement à la ville de Lyon des communes de Vaise, la Croix-Rousse et la Guillotière favorise l’implantation de nombreux maraîchers et rosiéristes, principalement sur la rive gauche du Rhône alors peu urbanisée.
Progressivement, la culture de la rose va s’imposer dans toute la cité.
A l’époque, le public fait preuve d’un engouement étonnant pour la rose et l’horticulture en général. Ainsi la première Exposition quinquennale et générale, présentée au Palais Saint Pierre le 12 septembre 1851, rassemble plusieurs milliers de Lyonnais.
Deux autres expositions universelles, où l’horticulture tiendra une place de choix, se dérouleront à Lyon. Elles contribueront à faire régner une certaine émulation entre rosiéristes et elles seront l’un des moteurs de l’âge d’or de la rose lyonnaise.
Lyon est considérée comme la capitale mondiale de la rose, et c’est de fait dans notre cité que naît en 1886, la Société Française des Roses.
Quelques années plus tard, c’est encore un Lyonnais, Joseph Pernet-Ducher, qui va révolutionner la rose. Il met au point 'Soleil d’or’ la première rose jaune jamais créée, obtenue après plus de 13 ans de recherche.
De nombreux autres rosiéristes ont ainsi exercé une influence prépondérante et reconnue dans le monde de la rose, contribuant de ce fait à la renommée internationale de Lyon.
La famille Meilland, avec la rose 'Rouge Meilland', a conçu la première rose à être brevetée en France et en Europe. C’est aussi à l’initiative de cette grande famille de rosiéristes qu’une rose fut baptisée 'Peace' aux Etats-Unis lors de la Seconde Guerre Mondiale (cf. encadré). Le savoir-faire lyonnais était désormais valorisé dans le monde entier.
Très vite, les rosiéristes lyonnais se distinguent par la qualité et l’audace de leurs recherches ainsi que par les techniques innovantes qu’ils développent.
Ils tirent parti de l’introduction de rosiers, venus notamment de Chine et du Japon, pour mettre au point des centaines de nouvelles variétés. Tenaces et inventifs, ils déploient tous leurs talents pour créer une fleur nouvelle, sachant qu’il faut en moyenne 6 à 8 ans pour élaborer une nouvelle variété de rose.
Si Lyon est célèbre pour être une ville créatrice de roses nouvelles, elle l’est aussi pour avoir découvert de nouvelles techniques qui ont fait avancer la culture de la rose.
Ces obtentions reposent sur le savoir-faire de prestigieux obtenteurs qui ont contribué à la réputation internationale de Lyon pendant plusieurs générations.
Parmi les précurseurs, Jacques Plantier, installé dans le quartier de St-Rambert puis à la Guillotière, crée en 1825 celle que l’on considère comme la première rose lyonnaise : 'Gloire des Rosomanes'.
Il célèbrera aussi, avec deux autres créations, son quartier, avec 'Reine de la Guillotière' et sa ville avec 'Ardoisée de Lyon'.
En 1849, JB Guillot fils met au point une greffe qui va révolutionner la culture du rosier. Il crée la rose 'La France', première fleur de la famille des hybrides de thé commercialisée : de couleur rose vif à l’extérieur et argentée à l’intérieur, elle ouvre la voie aux roses modernes, colorées et surprenantes.
La greffe par Jean-Baptiste Guillot. Source : lyon-rose-2015.org