Entendre les sourds

16 novembre 2018

Rien ne justifie qu’en raison de leur handicap, les sourds ne puissent pas avoir accès à la culture. C’est la raison d’être du Parcours culturel spectateurs sourds créé en 2009.

Divers quartiers

Comment faire, lorsqu’on est sourd, pour tout de même profiter de la vie culturelle ? S’abonner à la newsletter du Parcours culturel spectateurs sourds (PCSS) est un premier pas. Impulsé en 2009 par le NTH8, le PCSS regroupe une quarantaine d’établissements culturels de la métropole lyonnaise. Leur point commun : ils affichent, dans leur programmation de saison, un ou plusieurs spectacles, expositions, visites, sorties… visuels, bilingues, en langue des signes française (LSF), sous-titrés ou encore pouvant être accompagnés de boucles magnétiques.

«À l’origine, c’est Anne de Boissy, de la compagnie des Trois-Huit, qui s’est intéressée à la langue des signes. C’était en 2003. Elle s’est alors rendu compte qu’il n’y avait pas d’information centralisée pour les personnes sourdes», explique Pénélope Schulmann, chargée de mission PCSS, avant d’ajouter que «parallèlement, les structures ne savaient comment faire connaître leur offre.» Le NTH8 a donc initié le PCSS.

Validation

"Pour nous, le PCSS est avant tout une démarche artistique et une manière de faire reconnaître à la fois la LSF et la culture sourde. Il faut voir un spectacle en LSF pour découvrir qu’elle apporte une grande richesse sur scène, notamment esthétique, et que beaucoup de formes artistiques peuvent en découler."

L’intérêt est aussi de réunir les acteurs sourds et entendants sur scène et de la même façon les publics dans la salle. Avant d’être annoncés dans la newsletter, qui compte un millier d’abonnés, les spectacles sont validés car "il faut qu’ils soient de qualité. Or il arrive que la LSF soit trop approximative." Reconnue langue officielle en 2005, celle-ci est comme une langue étrangère, on ne peut l’improviser. Toutefois tout le monde peut l’apprendre.