Lyon Part-Dieu : un quartier d’affaires bas-carbone c’est possible ?

En mars dernier, à l’occasion du Mipim, la Ville et la Métropole de Lyon dévoilaient leurs priorités pour le 2^e quartier tertiaire de France. Leur feuille de route ? Faire de Lyon Part-Dieu un quartier pour les générations futures : plus vert et ouvert sur la ville, plus piéton et vraiment mixte. Avec davantage de logements sociaux et des espaces réservés pour les entreprises de l’économie sociale et solidaire dans les futurs immeubles.

Des constructions soucieuses de l’environnement

Les curseurs sont poussés très loin pour que les nouvelles orientations du projet se retrouvent aussi  dans les manières de construire. Objectif : réduire au maximum les émissions de CO₂ des bâtiments. Dans le jargon on parle de “décarboner l’immobilier”. Et cela passe par des actions concrètes :

•     choisir des matériaux avec une faible empreinte carbone comme le bois, le béton recyclé, ceux que l’on trouve à proximité comme la pierre de Bourgogne par exemple ;
•     privilégier les circuits courts dans la construction ;
•     réhabiliter les bâtiments plutôt que les démolir dès que c’est possible.

"À lui seul, le bâtiment est responsable d’un tiers des émissions de CO2 en France. Ici, on ne détruit pas. On reconstruit la ville sur elle-même et on évite les émissions carbone."
- Grégory Doucet, maire de Lyon.

Rénover les bâtiments existants en limitant les démolitions, c’est précisément l’ambition que s’est fixée la SPL Lyon Part-Dieu. Focus sur deux opérations emblématiques.

Audessa / Vertuo

Le chantier bat son plein à la croisée des rues Desaix et Paul Bert. Et pour cause : les anciens locaux de RTE sont en pleine réhabilitation. Une partie du bâti existant est surélevée, ce qui permet de gagner 60% de surface et de créer des logements. Au programme : des bureaux nouvelle génération, des commerces en rez-de-chaussée et 38 appartements, dont 40 % de logements sociaux, disponibles début 2025. L’architecture existante des années 70 est conservée mais elle s'adapte pour répondre aux nouvelles manières d'habiter et de travailler. “On ajoute toute une série de balcons, un toit-terrasse planté d’arbres pour permettre aux salariés de sortir” explique Isabelle Herault, l’architecte.

Primatvera

L’immeuble actuellement en travaux se dresse à l’angle des rues Garibaldi et Part-Dieu. Les bureaux métamorphosés seront livrés dans un an. Entièrement vitrés et ouverts sur le quartier, les pieds d'immeubles offriront une belle vitrine aux commerces qui viendront s’y installer.

Sur une des façades, la pierre naturelle de Bourgogne a déjà remplacé le béton préfabriqué typique des années 80. Le projet intègre une élévation en ossature bois, avec des jardins qui montent d’étage en étage. “Notre attention est portée sur le bilan carbone. On se raccorde au chauffage urbain, ce qui nous permet de libérer les toitures des locaux techniques et d’aménager à leur place des toits-terrasses, avec une vue à 360°” explique l'architecte Albert Constantin. Une cour jardin de 600m² prolonge les espaces de travail.