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Patrimoine
- Publié le 8 février 2016

Un monument unique, fruit d'une prouesse technique et artisitique

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Allégorie des « fleuves et des sources allant à l’Océan », la fontaine conçue par Bartholdi est constituée d’un groupe en plomb, soutenu par une armature intérieure en fer et pèse près de 21 tonnes.

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Alors que des fontaines remarquables antérieures à cette oeuvre recouraient à des matériaux comme la pierre (fontaine de Trévi à Rome en 1762), le bronze, le plomb ou même le plomb doré (Versailles, la statued’Apollon), Frédéric Auguste Bartholdi opte pour une technique innovante, dite du plomb martelé.

Il s’agit d’une feuille de plomb de 4 millimètres, pour les parties les plus fines, formée par martelage sur un support en fonte ou en bois qui sert d’empreinte.

C’est la maison de fondeurs Gaget Gauthier et Cie, avec laquelle Bartholdi a déjà coopéré pour la statue de la Liberté en 1886, qui a développé cette technique de sculpture issue de l’orfèvrerie puis de la cuivrerie d’art.

Les statues conçues de la sorte sont constituées d’une ossature métallique sur laquelle sont fixées les 6 plaques de plomb préformées.

La peau en plomb est ensuite retouchée selon des techniques très particulières : le repoussage et le ciselage de la matière pour obtenir des effets de relief.

Ce procédé a permis d’élaborer la statue en atelier, pièce par pièce, comme la statue de la Liberté, pour ensuite la démonter, la transporter en train et enfin la remonter sur l’emplacement défini à l’époque par la Ville de Lyon.

 

 

 

Bartholdi ou l’art de mêler énergie et harmonie

Chef-d’oeuvre de la sculpture monumentale conçu dans un esprit à la fois classique et baroque, la fontaine est considérée comme une innovation technique doublée d’une référence artistique.

Son originalité réside dans le réalisme et dynamisme de la structure,et dans l’utilisation spectaculaire des effets d’eau.

Les chevaux,semblent ainsi jaillir de l’eau, emportés dans un élan irrésistible. Les deux du centre sont au galop, les deux autres, cabrés, agitent des sabots griffus. Du haut de la fontaine s’échappent cinq jets entrecroisés qui font glisser l’eau dans la conque et donnent ainsi au plomb de multiples nuances. Mais l’effet le plus remarquable est celui produit par les naseaux des chevaux qui exhalent de l’eau pulvérisée, effet rare dans l’histoire de la fontainerie, et que l’on retrouve notamment dans la fontaine de la place des Quinconces de Bordeaux.

 

La révolution du circuit fermé

A l’origine, l’eau utilisée pour alimenter la fontaine venait du réseau d’eau potable et disparaissait dans les égouts. Face à ce gaspillage, décision est prise en 1907 de doter le monument d’un moteur électrique actionnant une pompe centrifuge et de mettre en place un circuit fermé d’eau, innovation technique alors très peu répandue dans le monde.

Dès lors, la fontaine n’affecte plus le service de distribution d’eau aux habitants de la ville et ce recyclage continu permet de limiter largement la consommation d’eau.

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