Prendre soin de la nuit : la ville adopte son 3e Plan Lumière

La lumière, élément phare de l’identité de la Ville de Lyon

L’histoire de la Ville de Lyon est étroitement liée à celle de la lumière. Depuis 1989, dans la dynamique du premier Plan Lumière, la municipalité a considéré la lumière comme un outil de transformation urbaine à part entière ; un élément constituant de son patrimoine qui fait partie intégrante de l’identité de la ville.

Un 3e Plan Lumière plus ambitieux pour la préservation de la biodiversité
Ce troisième Plan Lumière porte une ambition: dépasser la seule question de la lumière pour aller à la conquête des différentes composantes de la nuit, tout y en intégrant les enjeux de sobriété. En plus de révéler les identités de chaque quartier, la lumière est au service de l’urbanité. En effet, elle dévoile et valorise les atouts et les spécificités de chaque lieu, définissant alors une signature singulière du territoire. L’un des défis que souhaite relever la Ville de Lyon est de prendre en compte les enjeux environnementaux et de biodiversité tout en intégrant pleinement ceux de la sécurité et de la créativité qui font la fierté et l’identité lyonnaise. L’amélioration du confort, comme du sentiment de sécurité, ne passe pas obligatoirement par l’augmentation de la lumière mais plutôt par sa plus grande qualité.

Un 3ème Plan Lumière qui s’articule autour de 3 axes

Qualité : prendre soin du patrimoine et des paysages 

La qualité des ambiances lumineuses impacte celle de la nuit elle-même et influe sur le ressenti de la ville la nuit (ambiances poétique, naturelle, contemplative, dynamique...). La nuit renvoie à une diversité de paysages (nocturnes, urbains, naturels, architecturaux…) et de lumières (urbaine, naturelle, publique, privée…). Si l’écriture de la lumière s’apparente à la composition d’un morceau de musique, alors la qualité dépend de l’harmonie et des équilibres entre les différentes notes de lumière.

Sobriété : prendre soin des ressources

Dans un contexte global d’accélération des crises climatiques, géopolitiques, ou énergétiques, la sobriété appelle à modérer et mesurer l’usage des ressources. Le Plan Lumière participe à l’objectif d’une ville climatiquement neutre et à cet effort d’adaptation. La sobriété ne s’oppose pas à la qualité : elle peut au contraire la favoriser. Au-delà des économies d’énergie, le Plan Lumière offre une dimension plurielle de la sobriété. De fait, il favorise un équilibre entre lumière et obscurité, respect de la nuit et de ses temporalités, prise en compte de la biodiversité et de la santé des habitants.

Citoyenneté : prendre soin de la nuit lyonnaise.

L’écriture de la lumière est l’affaire de toutes et tous. La mise en lumière de la ville repose sur une grande diversité d’acteurs. Associations, commerçants, aménageurs de la ville, acteurs économiques, habitantes et habitants ajoutent toutes et tous leurs nuances au grand tableau nocturne. La création d’une nouvelle mise en lumière se fait en associant l’ensemble des acteurs aux diverses étapes du projet (diagnostic, conception, gestion...).
La Ville de Lyon cherche à connaître et comprendre la diversité des usages et usagers du territoire pour proposer des mises en lumière adaptées. La mise en lumière se renouvèle en fonction des diverses temporalités de la nuit (celles de la nuit elle-même, de la semaine, des saisons). Travailleur, noctambule, résident, ou encore habitant temporaire… chacun perçoit, pratique et vit le territoire de manière spécifique. Cela fait de la lumière un bien commun et un sujet d’expression de multiples formes de citoyenneté.

L’enjeu est ainsi d’accompagner l’écriture lumière de la Ville de Lyon. Une écriture lumière qui prend soin de la nuit lyonnaise et de la diversité des habitants et habitantes qui la fréquentent.

L’obscurité comme composante de la nuit et de son paysage

La Ville de Lyon considère l’obscurité comme une ressource du territoire. Ce troisième Plan Lumière permet d’adapter le plus finement possible les niveaux d’éclairement aux besoins et aux usages, en considérant l’obscurité comme partie prenante de la mise en lumière. Il contribue également à la construction d’une trame noire urbaine et subtile, au service de la biodiversité et de la qualité du paysage nocturne, ainsi qu’à la réduction de la pollution lumineuse. En ce sens, le Plan Lumière a également pour objet de lutter contre la surenchère lumineuse, dite « cacolumie » (sur-éclairage des vitrines, écrans numériques, enseignes…) de façon à préserver la santé et la biodiversité. L’impact de la lumière sur le vivant (faune, flore et humains) est désormais connu. Elle interfère sur la qualité de vie des espèces animales et végétales mais également sur la santé des habitants (sommeil, rythmes biologiques, équilibre psychologique…). En ce sens, la Ville a développé un cahier de recommandations portant sur la lumière privée.
Télécharger le cahier de recommandations :

"La lumière est un outil fabuleux pour embellir et façonner la ville. Ce troisième Plan Lumière porte l’ambition de poursuivre une aventure entamée il y plus de trente ans. Je fais le pari que nous saurons considérer le paysage nocturne comme un bien commun, allier sobriété énergétique, respect du vivant, appropriation citoyenne, gouvernance plus affirmée sur la lumière privée et affirmation de la dimension poétique et patrimoniale du Plan Lumière."
Sylvain GODINOT, Adjoint au Maire de Lyon délégué à la Transition écologique et au Patrimoine.

Une expertise lyonnaise reconnue à l’international

Depuis trente ans, la création artistique et technique est au coeur des réalisations de mise en lumière de la Ville de Lyon. Stimulée par la Fête des Lumières, elle s’est exportée à l’international comme un savoir-faire lyonnais, faisant émerger de nouveaux métiers et réseaux d’acteurs… Dépassant le seul sujet de la lumière, le troisième Plan Lumière invite à observer, comprendre et réfléchir à la manière dont se vit la ville la nuit dans toutes ses spécificités et non plus seulement comme simple négatif du jour.