Lyon déclare l'état d'urgence climatique
25 mars 2021
Le changement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre n'est pas seulement une donnée scientifique. Il a un impact quotidien sur nos vies. Pour autant il n'est pas une fatalité si chacun prend sa part. C'est pourquoi la Ville déclare l'état d'urgence climatique et engage Lyon dans la transition écologique.
Selon les analyses de Météo-France, le climat lyonnais tendra à correspondre dans les années à venir à celui actuel du nord de l'Afrique. Les épisodes caniculaires qui affectent particulièrement les plus fragiles vont s'aggravant et la fonte des glaciers alpins préfigurent une baisse importante des ressources en eau du territoire lyonnais.
En outre, l'augmentation des températures couplée à la pollution de l'air a des effets négatifs tant sur l'économie que sur la santé et l'espérance de vie.
Si un certain nombre de textes, nationaux ou internationaux, incitent ou obligent l'Etat et les collectivités locales à agir massivement pour contenir la hausse des températures en dessous de 2°c par rapport aux niveaux préindustriels, voir 1,5°c, force est de constater que tous les moyens ne sont pas employés pour répondre, dans les temps, à ce défi vital.
Une déclaration d'état d'urgence pour que le changement climatique ne soit pas une fatalité.
En décembre 2020, Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU appelle les responsables du monde à déclarer l’état d’urgence climatique. La Ville de Lyon répond à cet appel.
En déclarant l'état d'urgence climatique lors du Conseil municipal des 25 et 26 mars, la Ville de Lyon prend toute sa part dans la réduction des émissions des gaz à effet de serre dont elle directement ou indirectement responsable. Elle est à l'oeuvre pour engager une transition écologique et solidaire.
Pour y parvenir, la Ville mobilise tous ses moyens pour adapter Lyon aux enjeux climatiques et environnementaux. Et ce dans toutes ses politiques publiques et dans tous les services municipaux.
Les nouveaux engagements de la Ville de Lyon
Les enjeux environnementaux et sociaux sont inscrits dans chacun des axes du mandat, avec la végétalisation du territoire, l’apaisement des mobilités, l’adaptation au climat plus chaud, le développement de solutions moins polluantes accessibles à tous, la réalisation d’actions proposées par les citoyennes et citoyens, le lien avec les autres pays et territoires, etc.
Adapter la ville de Lyon : priorité de la Programmation pluriannuelle des investissements (PPI)
La Ville de Lyon vote en conseil municipal un budget d'investissement de 1,2 milliards d'euros pour faire entrer Lyon dans la transition écologique.
- Amélioration des performances thermiques des bâtiments municipaux à hauteur d'environ 40 M€ (tous secteurs, dont scolaire et enfance) ;
- Amélioration de l’éclairage urbain et modernisation la flotte de véhicules, pour un total dédié au climat de plus de 40 M€ également ;
- Plusieurs dizaines d’opérations sur des bâtiments municipaux qui bénéficieront d’une rénovation globale, pour un montant total d’environ 80 M€ dédié à la transition écologique.
- Création de nouveaux espaces végétalisés partout où c’est possible : Grand parc naturel urbain des Balmes de Fourvière, forêts urbaines, densification des plantations de voiries et d’espaces publics (écoles, crèches, etc.) pour rafraîchir la ville et l’adapter au réchauffement climatique... pour environ 90 M€.
Élargir le périmètre des émissions suivies dans le plan climat
La Ville de Lyon réintégrera les émissions liées à des locaux attribués à des tiers dans le bilan de ses propres émissions de gaz à effet de serre. Conformément aux recommandations de l’ADEME, la Ville de Lyon inclura aussi dans son bilan, au-delà du minimum légal, les émissions indirectes liées aux biens et services qu’elle propose.
Renforcer les objectifs du plan climat
Le nouveau plan d’actions climat air énergie quantifiera, pour chaque action, les émissions de GES évitées et les moyens humains et financiers nécessaires. Ce plan d’actions s’appuiera en particulier sur l’innovation et la relocalisation écologique et solidaire pour décliner ses cinq volets :
- priorité à la sobriété et à l’efficacité énergétique
- recours aux énergies renouvelables autant que possible
- stockage du carbone dans les matériaux (constructions bois-paille, …)
- compensation des émissions résiduelles
- adaptation au changement climatique et résilience du territoire dans la justice sociale et la réduction des inégalités environnementales.
Définir la stratégie de transition écologique du patrimoine
- En vue de l’atteinte du niveau de performance énergétique dit « Bâtiment basse consommation - rénovation », elle fera coopérer les services municipaux et l’ensemble des usagers afin d’optimiser les usages en recherchant la sobriété.
- Pour approvisionner en énergie ses bâtiments, elle achète déjà une électricité 100% renouvelable. Elle introduira des critères de Haute Valeur Environnementale dans ses prochains marchés, et inclura du gaz renouvelable en remplacement d’énergies fossiles.
- Elle privilégiera le recours à des matériaux de construction peu émissifs.
- Elle intégrera plus fortement les enjeux d’adaptation au changement climatique pour le bien être des usagers : qualité de l’air intérieur, confort d’été, végétalisation, etc.
Renforcer l’implication de tous les acteurs du territoire et au-delà
La Ville de Lyon renforcera son rôle de relais de la politique climat air énergie de la Métropole. Pour cela, elle associera notamment les instances de démocratie participative de proximité (conseils d’arrondissement, conseils citoyens…) et la société civile organisée.
Elle rejoint également la campagne « Cities race to zero » (« course vers zéro émission »), lancée par le réseau de villes C40, en amont de la Conférence des Parties 26 (COP26), pour accélérer la dynamique des Etats et les pousser à tenir les objectifs fixés lors des Accords de Paris.