Des produits bio et locaux dans les assiettes des petits Lyonnais
2 mars 2022
Henry Chambe est un des fournisseurs des restaurants scolaires de Lyon via la coopérative Bio A Pro. Son exploitation de Fleurieux-sur-l’Arbresle (69) est certifiée « agriculture biologique » depuis 2010. Il explique en quoi travailler pour les cantines aide la filière bio.
Pourquoi êtes-vous passé en agriculture biologique ?
Je suis producteur depuis plus de 30 ans et je suis passé en bio il y a 15 ans sur mon exploitation de 44 ha. J’ai fait la démarche grâce au consommateur : nous proposions de la cueillette en libre-service à la ferme. Ça marchait très bien, mais j’ai eu un cas de conscience : les familles me faisaient confiance, et moi je les laissais ramasser des fraises que je venais de traiter… Donc : passage en bio ! Ça a été un changement radical, presque de métier. Mais j’en suis très heureux.
En bio, on ne traite plus les cultures ?
Plus de produits phytosanitaires, uniquement des produits naturels à base de prêle, de purin d’ortie, de consoude, de fougère… plus quelques huiles essentielles.
Que produisez-vous pour la Ville de Lyon ?
À titre d’exemple, je viens de livrer 2.5 tonnes de pommes de terre, mais cela peut-être également des carottes et des courgettes… C’est en fonction des besoins.
Travailler pour la Ville de Lyon, qu’est-ce que cela vous apporte ?
Il y a 15 ans, à plusieurs agriculteurs bio, nous avons monté une structure, Bio A Pro, pour défendre nos revenus : en nous groupant, nous pouvons livrer de grosses quantités aux collectivités. Outre cet aspect quantitatif, le travail avec la Ville de Lyon nous garantit des prix qui nous rémunèrent justement. En ce sens, la Ville aide la filière bio et locale à se structurer : l’avenir est moins incertain pour les jeunes qui s’installent, dans une région où la pression foncière est forte.
Comment vous organisez-vous ?
La condition, c’est de s’entendre entre producteurs pour fournir les quantités demandées par la Ville au bon moment : pour livrer, par exemple, 50 tonnes de carottes en 2023, il faut dire qui les produira, et à quel moment, en faisant 5 tonnes chacun dans 10 exploitations. Dans une année normale de météo, c’est juste une question d’organisation. Nous savons faire : depuis 15 ans, chez Bio à Pro, nous nous réunissons pour faire nos « emblavements » : « qu’est-ce que tu fais cet été ? Qui fait des tomates ? ». Avec la Ville de Lyon, il faut être très rigoureux : songez que les cantines scolaires, c’est 26 500 repas/jour !