Publié le 27 septembre 2021

Une économie au service de toutes et de tous

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Crédit photo : Muriel Chaulet

Développer les pratiques écoresponsables des entreprises et soutenir des filières innovantes constituent des réservoirs importants de créations d’emplois. Ce sont aussi les clés pour concilier prospérité économique et transition écologique.

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À la question « la transition écologique peut-elle créer de l’activité et donc de l’emploi ? », de nombreuses études publiées par l’ADEME (Agence de la transition écologique) apportent une réponse affirmative. Le secteur du bâtiment est un des premiers concernés. De 2006 à 2016, il a presque doublé ses effectifs pour faire travailler 204 000 personnes en France, en large partie grâce aux nouveaux besoins en isolation pour rendre les constructions moins énergivores. Côté prospectives, l’économie française pourrait bénéficier d’ici à 2035 de 340 000 créations nettes d’emplois et de 900 000 en 2050 grâce à la transition écologique. C’est donc bien l’ensemble de l’économie qui peut en bénéficier.

Prenons par exemple Gerflor. Le leader mondial du revêtement de sol « travaille depuis 20 ans à l’écoconception de ses produits », dixit Dominique Charre, directeur marketing. D’ici à 2025, l’entreprise au siège villeurbannais veut « diminuer son empreinte carbone de 20 %, doubler l’emploi de produits biosourcés, limiter l’usage de colle et atteindre 60 000 tonnes de recyclage par an, grâce, notamment, à une nouvelle usine en partenariat avec Paprec qui sortira de terre près de Vienne en 2023 avec 30 emplois créés à la clé ».
 

Produire avec du sens

Pour d’autres entreprises, comme Fends la bise, la transition écologique est au cœur même du projet. « Dès 2014, nous avons investi dans la livraison en vélo-cargo par conviction environnementale et sociale », explique le co-fondateur Maxence Sarazin. Sept ans plus tard, Fends la bise a réussi son pari de logistique entièrement décarbonée (jusqu’à 100 kg !) tout en employant 18 personnes, la plupart en CDI. Logiquement, l’entreprise a adhéré à l’iniative Ma Livraison Zen, portée par LPA et la Ville de Lyon, pour donner une visibilité à la livraison décarbonée et éthique.

Ces deux exemples illustrent chacun à leur manière comment toute l’économie peut tendre « vers un modèle vertueux pour l’homme et la planète, qui ait du sens pour répondre à des besoins », comme le résume Camille Augey, adjointe à l’Emploi, à l’économie durable, à l’insertion, au commerce et à l’artisanat.

Pour développer la dynamique, la Ville de Lyon a lancé, pour la première fois, un appel à projets au printemps à destination des associations de commerçants et d’artisans. Il ambitionne de subventionner jusqu’à 15 000 € les projets de fidélisation de la clientèle, de digitalisation des ventes et encourage les pratiques vertueuses sur le plan environnemental (livraison décarbonée, circuits courts et réduction des déchets). Une convention signée en juillet entre la Ville la Chambre de métiers et de l’artisanat du Rhône va également accompagner les artisans dans leurs démarches d’optimisation des déchets, de livraison et de valorisation commerciale.


Économie ESSentielle

Cette économie durable, centrée sur l’humain, est une réalité de longue date à Lyon. 35 000 employés, soit 11% du total de l’emploi salarié, travaillent déjà dans le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) au sein de 3 948 structures**. L’histoire locale y est pour beaucoup. C’est à Lyon en 1835 qu’est apparue la première coopérative de consommation, ancêtre de l’ESS.
Aujourd’hui, le secteur représente « une véritable alternative à l’économie traditionnelle en envisageant le travail et l’économie autrement », affirme Kevin Guillermin du GRAP (Groupement régional alimentaire de proximité). « Les bases sont là, il faut maintenant structurer les filières de production », poursuit-il.

Le triplement du budget consacré à l’ESS au sein des services de la Ville constitue un préalable à cette structuration, avec une traduction concrète via un autre appel à projets spécifique « ESS », qui soutient la mise en réseau des associations.
Autre signal fort, l’usage de la Gonette pour les indemnités des élus et, à compter de janvier 2022, la possibilité pour le public de payer aux entrées des musées de la Ville (MBA, Mac, CHRD, Gadagne, Malartre et Imprimerie) ainsi qu’aux Archives municipales avec cette monnaie locale. L’intérêt du concept de monnaie locale citoyenne ? Echapper à la spéculation, générer entre 1.25 et 1.55 fois plus de revenus pour le territoire qu’un paiement en euros et favoriser un emploi non délocalisable dans des structures qui pratiquent une gestion « humaine ».


LVED : La part de marché… solidaire

L’ESS s’affiche sur les vitrines localement grâce au label Lyon ville équitable et durable (LVED). Étendard bien identifié des consommateurs, LVED accompagne pour trois ans des associations, des commerces, des artisans attachés à l’achat de proximité, la gestion environnementale, aux pratiques sociales citoyennes et à l’innovation pour des besoins non couverts par l’économie traditionnelle. Désormais recentré sur la consommation responsable, LVED accueille 78 nouvelles échoppes cette année.
Les bases sont donc saines pour aller vers une économie « de la sobriété, de la durabilité, de la réparabilité et des schémas d’approvisionnement locaux », estime Camille Augey.

 

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Au fil de lyon...

 
 
Cet article est issu du numéro d'automne d'Au Fil de Lyon est paru ! Il est édité sous la forme d’un trimestriel dont la parution est liée aux saisons.

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