Le vêtement intelligent ce n’est plus de la science-fiction !
19 septembre 2019
A l’occasion du salon Sport Unlimitech, rencontre avec Florian Miguet, le fondateur de Clim8. Cette société ambitionne de devenir l'un des leaders dans le domaine du vêtement intelligent. Elle est basée à Ecully dans les locaux de l'incubateur de l'EM Lyon.
Photo : Florian Miguet à gauche, avec Florian Nicoud, Responsable Marketing et Opérations
En quoi consiste votre savoir-faire ?
Florian Miguet (CEO) : Notre expertise consiste à mettre de l’électronique dans du textile. Il s’agit de créer un vêtement intelligent qui réagit pour nous maintenir toujours à bonne température. J’ai commencé à travailler il y a 15 ans dans la distribution sportive, j’étais chef de produit. Pour Intersport, à partir de 2009 j’ai été amené à m’installer à Hong-Kong pour le compte du groupe Lafuma. En 2010, j’ai rejoint le groupe Oberalp qui faisait de l’équipement de ski de randonnée. J’étais en contact avec des athlètes de haut niveau et c’est à cette époque qu’on a cherché des technologies qui permettraient à ces athlètes de dépenser moins d’énergie. Je me suis aperçu à ce moment-là qu’il n’y avait rien de disponible sur le marché et j’ai donc décidé de créer Clim8.
A qui s’adresse cette technologie ?
Clim8 travaille avec des grandes marques dans le domaine du sport et de l’outdoor : Gore-Tex, Odlo, Burton. De part l’expérience de notre équipe, on s’adresse en premier lieu aux sportifs. Mais on cible aussi des utilisateurs dont les activités (moto, chasse…) ou la profession les obligent à être performants dans un milieu froid !
Pourquoi avoir créé cette activité à Lyon ?
Ce choix est tout naturel. Tout d’abord il y a deux pôles textile en France, c’est le Nord et Lyon et sa région. Après à Lyon, on est entouré de compétences techniques. A 200 m du bureau, on a l’EM Lyon, l’Itech, l’Institut Français du Textile. En plus ce qui est génial à Lyon c’est l’efficacité des acteurs. Et aussi je pense la bienveillance du milieu professionnel.
Quelle est la prise en compte des enjeux de développement durable dans vos produits ?
C’est une industrie en train de naître donc on a tout de suite les standards les plus élevés en terme de traitement de données, de retraitement des produits. Et ce qu’on est en train de faire sur la prochaine génération, c’est qu’on ne va plus produire, on va utiliser ce que les gens ont. L’approche c’est se dire : on va consommer moins, on va consommer mieux et consommer des choses qui sont déjà existantes.
Concrètement ça veut dire quoi ?
Utiliser des choses que les gens ont déjà, ça veut dire utiliser un smart phone, un power bank (une batterie externe)… Ca change toute l’approche de conception du produit. Et ça correspond à nos valeurs et à notre responsabilité aussi, le principe étant de ne pas « sur-consommer ». L’idée du vêtement thermique c’est déjà d’avoir une seule couche au lieu de deux, de ne produire qu’un seul vêtement. Enfin on travaille sur le retraitement des composants électroniques, en essayant d’avoir des normes assez exigeantes en la matière, pour que le marché ne soit pas pollué par des vêtements de basse qualité.
Avez-vous pensé à créer des « vêtements rafraichissants » ?
Bien sûr ! Aujourd’hui nous on travaille dans le secteur du vêtement thermique, c’est le chaud comme le froid. La difficulté est que c’est plus difficile d’intégrer un applicatif refroidissant aux vêtements. Ici on parle moins de confort que de sécurité et les secteurs ciblés sont plutôt l’industrie ou la défense. Le grand public ne sera pas concerné tout de suite par ce type de produit.