"Les Victoires de la Musique Classique font découvrir l'ONL à un million de téléspectateurs"
La directrice générale de l'Auditorium-Orchestre national de Lyon, Aline Sam-Giao évoque la soirée qui va se dérouler le mercredi 24 février en direct de Lyon.
Comment le choix des Victoires de la Musique Classique s’est-il porté sur Lyon et l’ONL ?
Aline Sam-Giao : Les Victoires de la Musique Classique se tiennent chaque année dans une ville différente et cela faisait depuis 2000 qu’elles n’avaient pas eues lieu à Lyon malgré leur souhait de revenir. Alors que l’Orchestre national de Lyon commence cette saison une aventure prometteuse avec son directeur musical Nikolaj Szeps-Znaider, cela me semblait tout à fait pertinent que Lyon soit partenaire de cet événement, et les deux exécutifs municipaux qui se sont succédés entre 2019 et 2021 se sont engagés à nos côtés.
Comment le chef et l’orchestre ont-ils accueilli cette nouvelle ?
L’orchestre a déjà connu des événements télévisés de grande ampleur (comme le G7), et c’est toujours un événement particulier pour les musiciens comme pour le chef, qui change des concerts que nous donnons habituellement. La télévision et le spectacle vivant n’ont pas tout à fait les mêmes règles, mais c’est un événement attendu justement parce qu’il est exceptionnel et qu’il donne une visibilité différente à l’orchestre et à la salle. Il les font découvrir à un million de téléspectateurs, l’équivalent du nombre d’auditeurs que nous accueillons pendant plus de trois ans dans notre salle, qui est pourtant grande (2100 places, ndr) !
Combien de temps faut-il pour préparer un événement de cette envergure ?
La décision a été prise il y a environ deux ans et les préparatifs se sont accélérés depuis cet été, avec des repérages techniques. Le timing de la programmation est plus court car la liste finale des nominés qui peuvent être présents et interpréter une œuvre n’est connue que quelques semaines à l’avance. Depuis deux mois, nos équipes sont en contact quotidien avec la production des Victoires. Une semaine avant, la scène est montée et les musiciens commencent à répéter.
Quelle est la particularité de cette édition 2021 ?
Du fait du contexte sanitaire, cette édition aura lieu à huis clos, mais bien en direct. Il y a une portée symbolique, en pleine crise de coronavirus, d’avoir autant d’artistes présents à l’Auditorium, dans un cadre sanitaire très strict. C’est pour moi une grande émotion et un message d’espoir envoyé à tous les artistes - notamment les plus jeunes - et aux Français qui se languissent de retrouver leurs salles de spectacle. D’ailleurs cette année, la Victoire d'honneur, qui est attribuée d'ordinaire à un artiste international, sera remise symboliquement aux élèves du Conservatoire de Lyon, pour récompenser l'ensemble des musiciens et célébrer plus généralement l'avenir de la musique classique.
En dehors de cette soirée, quelle est l’actualité de l’Orchestre national de Lyon ? Autrement dit, comment fait-on vivre un orchestre de musique classique en période de crise sanitaire ?
J’ai deux caps depuis la re-fermeture des salles de concert en novembre : maintenir le niveau de l’orchestre, permettre à son nouveau directeur musical de commencer le travail artistique de fond pour lequel il a été engagé ; et garder un lien affectif fort avec le public. Si nous avons dû annuler beaucoup de choses, l’Orchestre national de Lyon n’a jamais cessé de travailler, pour diffuser des enregistrements audio ou audiovisuels de ses concerts sur son site internet et sur des sites partenaires (Medici TV, France Musique, Radio Classique, ou encore la start up NomadPlay…). Nous réalisons également des objets numériques qui donnent à voir ou à entendre l’orchestre de l’intérieur, comme les podcasts « C’est dans la poche » ou les « Petits secrets des instruments » présentés par Sabine Quindou. Et nous avons organisé pendant les fêtes des « concerts en tête à tête » avec des personnes en EHPAD, que nous voulons reprendre.
A regarder le 24 février en direct sur France 3 ou à écouter sur France Musique à partir de 21h10 !
La répétition de l'ONL ce mardi 23 février ►►►
(photos : Muriel Chaulet - Ville de Lyon)