Inauguration de l'esplanade du "19 mars 1962"

Commémoration

4 avril 2025

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Engagée pour la transmission de la mémoire, la Ville de Lyon s’inscrit dans une volonté de reconnaître la pluralité des mémoires de la guerre d’Algérie et de ses conséquences, dans un souci de clarté et d’apaisement. C’est dans cet esprit que sera inaugurée le 12 avril 2025 l'esplanade du "19 mars 1962", située entre la berge Marie Sklodowska Curie et le quai Victor Augagneur dans le 3e.

Contenu

Que commémorons-nous le 19 mars ?

Le 19 mars 1962 marque l’entrée en vigueur du cessez-le-feu prévu par les accords d’Evian, signés la veille entre la France et le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Cette date met officiellement fin à la guerre d’Algérie, souvent qualifiée de « guerre sans nom », qui a causé la mort de plus de 300 000 personnes, dont 25 000 soldats français, de dizaines de milliers de combattants indépendantistes, ainsi que des dizaines de milliers de civils algériens et français. La loi du 6 décembre 2012 a institué le 19 mars journée de commémoration nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Cette journée permet de de se recueillir et de rendre hommage aux victimes. Ce choix ne signifie pas une reconnaissance sans nuance ni une indifférence aux suites dramatiques de ce cessez-le-feu. Il s’agit de reconnaître un moment décisif de notre histoire, tout en intégrant l'ensemble de ses tragédies.

Une politique mémorielle équilibrée

En inaugurant cette esplanade, la Ville affirme son engagement pour une mémoire partagée, lucide, apaisée, qui reconnaît :

  • le sacrifice des appelés du contingent, envoyés sans l’avoir choisi, traumatisés par la guerre ;
  • l’engagement des Harkis, souvent abandonnés à la violence après l’indépendance ;
  • la souffrance des pieds-noirs, contraints à l’exil ;
  • les luttes des militants indépendantistes algériens ;
  • et la mémoire des victimes civiles des deux côtés.

Lyon est aujourd’hui l’une des rares villes françaises à honorer les trois commémorations nationales liées à la guerre d’Algérie : le 19 mars (en hommage aux morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie), le 25 septembre (en hommage aux Harkis, aux Moghaznis et aux personnels des diverses formations supplétives et assimilés) et le 5 décembre (en mémoire des victimes civiles et militaires de la Guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc).

À Lyon, une mémoire longtemps enfouie

Lyon a été un lieu central de la guerre d’indépendance algérienne : répression brutale des forces coloniales, surveillance des quartiers populaires, luttes clandestines entre Front de Libération Nationale (FLN) et Mouvement National Algérien (MNA), mais aussi réseaux de solidarité portés par des syndicalistes, des prêtres-ouvriers, des intellectuels.

Pendant longtemps, la mémoire de ces événements est restée silencieuse, partagée entre non-dits, refoulements, blessures. Aujourd’hui, la Ville de Lyon choisit d’ouvrir l’espace public à toutes ces mémoires, sans les hiérarchiser ni les opposer.

Que sont les accords d'Évian du 18 mars 1962 ?

Alors que le conflit sur le territoire algérien dure depuis 1954, des négociations visant à rétablir la paix en Algérie commencent le 20 mai 1961 à Evian entre la France et le Gouvernement Provisoire de la République algérienne (GPRA).

S’ensuit de longues négociations, accélérées par l’aggravation du conflit et une vague d’attentats, qui aboutissent, le 18 mars 1962, à des accords signés par Louis Joxe, ministre français chargé des questions algériennes, et Karim Belkacem, chef de la délégation algérienne représentant du GPRA.
Ce même jour, le général de Gaulle annonce la signature des accords d’Evian, qui se traduisent par un cessez-le-feu le 19 mars 1962, applicable sur tout le territoire algérien.

Ces accords de cessez-le-feu ont ensuite été ratifiés par référendum le 8 avril 1962, approuvés par 90,8 % de la population française métropolitaine (75,33% de participation).  Il ouvre la voie au référendum d’indépendance du 1er juillet en Algérie (99,72% de pour avec 91,87% de participation), et à l’indépendance formellement proclamée de l’Algérie le 5 juillet 1962.

Crédit image : © Muriel Chaulet

Colonne de droite 1

Infos pratiques

 

Date : 12 avril

Horaire : 10h

Lieu : à l’angle du pont de la Guillotière et du quai Victor Augagneur - face au Carrousel du pont de la Guillotière

 

Colonne de droite 2

TABLE RONDE

"Guerre d’Algérie : regards croisés sur le 19 mars 1962"
sur inscription

Date : vendredi 11 avril
Horaire : 18h-20h
Lieu : mairie du 7e, salle des mariages

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