Centre horticole de Cibeins : producteur de nature
3 Mai 2022
Le Centre horticole municipal de Cibeins (Ain) produit l’essentiel des arbres, arbustes et fleurs plantés par la suite dans les massifs lyonnais. Visite de ces 20 ha en pleine adaptation au réchauffement climatique.
Une véritable haute couture florale pratiquée sur des volumes gigantesques : le résumé de l’activité pratiquée au centre horticole de la Ville de Lyon. Situé à Cibeins, dans l’Ain, il a ainsi produit en 2021 quelque 15 000 arbres ou arbustes et 250 000 fleurs et plantes dans ses 4000 m2 de serres et 11 ha de pépinières de pleine terre.
Et cela dure depuis plus d’un siècle ; le centre horticole ayant été créé en 1918 pour répondre à la volonté du maire d’alors, Édouard Herriot, de cultiver le lien entre ville et campagne.
Une gamme en évolution
Aujourd’hui, le site est une affaire de spécialistes, voire de passionnés, à l’affût des évolutions pour adapter la production au changement climatique. Ainsi, les 16 agents du site ont adopté de longue date la démarche zéro phyto et privilégient les modes de culture économes en eau, installant, par exemple, le goutte à goutte pour l’arrosage.
L’enjeu majeur pour le site consiste à introduire des espèces capables de s’adapter à la nouvelle donne climatique parmi les 1 200 produites. Pour les fleurs et les planes, la tendance est ainsi de favoriser les vivaces, durables, contrairement aux annuelles et aux bisannuelles, ainsi que les essences qui supportent la chaleur sans consommer trop d’eau. Les stars en devenir des massifs ont pour noms gazania, pervenche de Madagascar, lantana et autres bidens…
Développer la biodiversité en ville
La production d’arbustes est, elle, en hausse constante pour que massifs et parcs lyonnais puissent se couvrir de la strate basse, intermédiaire entre l’herbe et les arbres de haute tige, qui favorise la biodiversité.
De manière globale, les arbres sont de plus en plus nombreux dans les pépinières de pleine terre. Des baliveaux, jeunes arbres de 2 à 3 ans, ont pour vocation de densifier les parcs et jardins lyonnais, ou de s’insérer dans de nouveaux espaces de nature créés dans des lieux carencés. Là aussi, le choix a été fait de favoriser des essences résistantes à la sécheresse et aux périodes caniculaires, qui servent de support à la biodiversité et dont le feuillage évapotranspire pour faire baisser la température alentour. On citera les chênes, tilleuls, Celtis (ou micocouliers) et autres sophoras.
Des variétés locales d’arbres fruitiers sont également produites pour les vergers urbains implantés à raison de un par an dans chaque arrondissement, comme la cerise Burlat, la reine Claude d’Oullins et la pomme Nationale.
Toutes ces réflexions sont menées en collaboration avec l’association Arthropologia et le Centre de ressources de botanique appliquée (CRBA).
De manière générale, le centre horticole veut produire plus et acheter moins à des pépiniéristes, renforçant son caractère indispensable au moment où Lyon doit adapter ses espaces publics aux enjeux environnementaux.