L'athlète Pierre-Ambroise Bosse lance The Clean Project
18 juillet 2024
Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde 2017 du 800m, se lance, avec Bryan Cantero, également ex-athlète de haut niveau, dans l'organisation d'un événement autour de l'environnement : The Clean Project, les 18 et 19 octobre place Bellecour. Questions sur ce nouveau challenge et, JOP 2024 obligent, sur Mélina Robert-Michon, porte-drapeau, ainsi que sur les chances de médailles des athlètes français.
Qu’est-ce que The Clean Project ?
Un festival pour l’environnement qui mêle culture, art, musique, sport. Cela permet de prendre du plaisir à faire quelque chose qui ne l’est pas : ramasser des déchets. On a créé ce projet avec Bryan Cantero suite à ma participation à mon premier « clean up ». La réaction des gens m’a marqué. Entre ceux qui applaudissent, ceux qui pensent qu’on est moralisateur et ceux qui rejoignent le mouvement. On souhaite fédérer un véritable mouvement citoyen.
Comment cela va-t-il se dérouler ?
Depuis la place Bellecour, des équipes avec des ambassadeurs artistes, sportifs… devront ramasser le plus de déchets possible, notamment des mégots. Il y aura une carte pour voir sur quelle zone il faut se rendre. C'est un challenge connecté via l'application Trash spotter qui nous a fait l’interface pour The Clean Project. Chaque typologie de déchets rapportera des points, les mégots rapportent. À chaque fois, on vise le record du monde de la plus grosse collecte du mégot ! Sur la place Bellecour, il y aura aussi un DJ, des collectifs d’artistes, des exposants spécialisés dans l’upcycling, la revalorisation des déchets…
C’est une reconversion suite à votre retraite sportive ?
Je ne suis que président de l’association mais oui bien sûr, même si j’étais déjà engagé.
L’événementiel ce n’est pas facile à organiser d’autant plus que les festivals sont nos événements principaux mais on va aussi créer des challenges inter-régionaux. Ça va nous permettre de nous faire connaître un peu plus et de fédérer un véritable mouvement citoyen au lieu de faire simplement un one shot sur notre festival.
On va aussi solliciter les organisateurs de course pour que les courses à pied deviennent de plus en plus saines.
C’est plus difficile que de préparer une compétition ?
Ça n’a rien à voir. Faire du sport c’était ma vie, mon métier. Pour moi c’était normal de lacer mes chaussures et d’aller à l’entraînement. Je l’ai fait pendant 15 ans.
Ce qui m'intéressait c’était de faire des courses de haut niveau, de me confronter. Là on ne le fait pas pour nous. On fait une fête pour l’environnement, aujourd’hui on en a vraiment besoin.
Que pensez-vous du choix de la régionale de l'étape Mélina Robert-Michon comme porte-drapeau ?
Je suis super content pour elle ! Quand j’ai commencé ma carrière elle était déjà à ses 4es JO je crois ! C’est une athlète exceptionnelle, elle mérite plus que quiconque cet honneur de porter le drapeau.
J'adore Mélina ! On l’invitera à chaque fois qu’on fera un festival évidemment.
Votre sentiment sur les chances de médailles des athlètes aux JO ?
Dans ma discipline, j’ai été dépassé. Mon record de France a été battu très récemment par Gabriel Tual (1’41’’61 contre 1’42’’53 pour Bosse en 2014). Il est champion d’Europe en titre cette année et il signe la 5e meilleure performance de tous les temps donc il a largement une chance de faire une médaille voire une médaille d’or aux JO. La relève est assurée pour ma discipline.
Ensuite, il y a Cyréna Samba-Mayela qui vient de faire 12’31 aux 100m haies. Elle est première mondiale aujourd’hui donc elle peut être championne olympique. Malheureusement Kevin Mayer s’est blessé. Sasha Zhoya a aussi des chances de médaille aux 110m haies. Je pense qu'il y aura plus de médailles que les gens l’imaginent !