Lugdunum : des vestiges découverts au cimetière de Loyasse

Patrimoine

11 avril 2025

Visuel principal

Depuis 4 ans, la Ville de Lyon a engagé un projet de réaménagement du cimetière de Loyasse, entrainant la prescription de fouilles archéologiques sur le site. Perché sur la colline de Fourvière, le cimetière de Loyasse occupe en effet une position prometteuse, à proximité du cœur administratif, politique et financier de l’ancienne colonie romaine de Lugdunum. Débutée en février, une nouvelle phase du chantier réalisé dans l’ancien ossuaire a mis au jour des vestiges exceptionnels : la première porte monumentale antique de l’enceinte de Lugdunum datant du Ier siècle après J.-C.

Contenu

Une découverte inédite

En 2023, débutaient des fouilles préventives menées par le Service archéologique de la Ville de Lyon en vue du futur chantier de construction du nouvel ossuaire du cimetière de Loyasse, situé sur la colline de Fourvière. À cette occasion, les restes des enceintes antique et médiévale de la ville ont été révélés à plus de 5 mètres de profondeur. Des vestiges exceptionnels.

Dans le cadre d’une nouvelle fouille débutée il y a quelques semaines, un peu plus au nord, les fondations d’une tour circulaire de plus de 8 mètres de diamètre, ont été découvertes. Situées dans le prolongement du rempart antique, cette tour constitue le flanc septentrional d’une porte monumentale d’entrée dans la ville antique de Lugdunum. Construite au milieu du Ier siècle de notre ère, cette porte comportait des passages pour les piétons ainsi qu’une ou deux portes charrières (pour les charrettes). Le diamètre de la tour et l’épaisseur des maçonneries (plus d’1,50 mètre) suggèrent une porte monumentale, à la hauteur certainement comparable à celles d’Autun. Plus de la moitié de la porte se trouve encore enfouie de l’autre côté du mur de bastion.

 

Une voie romaine quasi intacte révélée par le Service archéologique de la Ville de Lyon

Autre découverte majeure de ce chantier : une impressionnante voie dallée, remarquablement conservée. Il s’agit certainement de l’un des principaux axes de desserte de Lugdunum. Recherchée depuis longtemps par les archéologues, la Voie de l’Océan permettait de relier Lyon à la Manche. Sitôt sortie de la ville, cette voie tourne en direction du nord pour redescendre en pente douce vers Vaise.

Les dalles sont, ici, assises sur une épaisse couche maçonnée témoignant des efforts des Romains pour s’adapter à la topographie des pentes de la colline de Fourvière. Grâce aux objets retrouvés, la constitution de cette voie dallée a pu être datée du milieu du Ier siècle de notre ère et serait ainsi contemporaine de l’enceinte.

À noter que s’il n’est pas rare de retrouver des voiries antiques à Lyon, la découverte d’une chaussée dallée dans un si bel état de conservation est en revanche exceptionnelle.

Enfin, lors de leur intervention, les archéologues de la Ville de Lyon ont révélé un fossé coupant la voie dans sa longueur. Sa position stratigraphique et le mobilier retrouvé datent des IIe - IIIe siècles. Cet ouvrage pourrait correspondre à l’un des fossés défensifs creusés par Clodius Albinus pour empêcher l’accès à la porte et ainsi interdire l’entrée de la ville aux troupes de Septime Sévère en 197, à l’occasion de la bataille de Lyon. Il s’agirait ainsi du seul témoin physique majeur de cette bataille retrouvé à l’heure actuelle.

La voie a ensuite été totalement abandonnée et recouverte d’un dépotoir à la fin du IIIe siècle de notre ère.

Devant le caractère exceptionnel de ces découvertes, la Ville de Lyon a pris la décision réenfouir les vestiges pour les préserver tout en poursuivant le chantier du jardin du souvenir. Une étude est prévue sur la valorisation future de ces vestiges.

Crédit image : © Service archéologique de la Ville de Lyon

Bloc recherche - Actualités

A lire aussi