Hommage à deux figures d'une justice humaniste lyonnaise

Grégory Doucet, Maire de Lyon et Bruno Bernard, Président de la Métropole de Lyon, dévoileront les plaques commémoratives sur la "Passerelle du palais de justice - Pierre Truche" et dans l’espace Paul Bouchet, au coeur du jardin de la Basoche, en présence de :
- Bruno Cotte, Président honoraire de la chambre criminelle de la Cour de cassation
- Catherine PAUTRAT, Première présidente de la Cour d’appel de Lyon
- Anne KOSTOMAROFF, Procureur général près la Cour d’appel de Lyon

QUI SONT PIERRE TRUCHE ET PAUL BOUCHET ?

Pierre Truche
Né à Lyon en 1929, Pierre Truche effectue la majeure partie de sa carrière à Lyon en qualité de procureur-adjoint puis de procureur général. Dans cette dernière fonction, il soutient l’accusation, en 1987, devant la cour d’assises du Rhône, dans le premier procès pour crime contre l’humanité jugé en France : celui de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon. Au cours des huit semaines de ce procès historique, il démontre son souci du respect des droits de la défense tout en manifestant une grande empathie pour les parties civiles. Il conclut son réquisitoire par ces mots : « Je vous demande qu’à vie Barbie soit reclus ». Cette attitude unanimement saluée lui confère une image exceptionnelle : il incarne alors une justice porteuse de valeurs humanistes. Il termine sa carrière à la cour de cassation, d’abord en qualité de procureur général puis, à partir de 1996, comme premier président. Soucieux de préserver la mémoire des victimes de crimes contre l’humanité, il soutient la création d’un musée-mémorial des enfants d’Izieu. Il siège également dans plusieurs instances dédiées au respect des droits. Reconnu comme un magistrat d’exception, il demeure une figure emblématique de la défense des droits humains, ayant poursuivi tout au long de sa carrière un idéal de justice respectueuse des droits de l’individu qu’il soit délinquant ou victime. Il est décédé à Lyon en 2020.

Paul Bouchet
Né à Saint-Étienne en 1924, il s'engage très jeune dans la Résistance. Père du syndicalisme étudiant qui selon lui prépare au syndicalisme professionnel. Il milite pour l’indépendance des avocats à l’égard de l’autorité judiciaire et sera à l'origine de la première maison des avocats de Lyon. Bâtonnier de 1980 à 1982, il a le souci d’amener les avocats à moderniser leur exercice professionnel. Paul Bouchet conçoit l’accès au droit et à la justice comme un droit fondamental auquel doit répondre des avocats compétents et justement rémunérés. La lutte contre le racisme et la xénophobie, le combat de la grande pauvreté par des mesures concrètes sont les grands axes de la Commission Nationale consultative des Droits de l’homme qu’il présida de 1989 à 1996 et firent de lui un médiateur remarquable sur de nombreuses affaires. Président d’ATD QUART MONDE, il œuvrait pour l’égale dignité de tous. Il s'était également illustrait par son investissement pour le secteur patrimonial et culturel, à travers la restauration et la création d'un centre culturel au sein du Chateau de GOUTELAS en Forez.